[L'instant tech] L'Hydroptère, ce voilier exceptionnel qui suscite l'intérêt d'Airbus et de la recherche française
L’Hydroptère, le voilier volant, a connu la célébrité en battant des records de vitesse grâce à sa conception unique. Sa restauration réalisée par le français Gabriel Terrasse suscite à présent l’intérêt de laboratoires, universités et entreprises français. Ils souhaitent utiliser l’Hydroptère comme support de recherche et développement avec potentiellement des retombées dans différentes industries.
Il suffit d’un coup de téléphone pour bouleverser le destin de certains projets comme celui de l’Hydroptère, le voilier connu pour être le plus rapide au monde de sa catégorie. Construit en 1994 et abandonné à Hawaï en 2015, le bateau est racheté par l’américain Chris Welsh et le français Gabriel Terrasse. En mai 2020, ce dernier donne une interview au magazine Voile et Voilier dans laquelle il explique son travail de restauration en cours du navire. Au lendemain, il reçoit un appel d’un lecteur qui le rapproche d’Airbus…
Une R&D jamais battue
Ce lecteur californien le met d'abord en contact avec Acubed, l’incubateur d’Airbus aux Etats-Unis, qui l'oriente ensuite vers le Technocentre d’Airbus à Nantes (Loire-Atlantique). Ce centre d’expertise composites traite les projets d'innovation d’Airbus. Il avait, par le passé, déjà travaillé sur les foils et les bras de liaison de l’Hydroptère. Le Technocentre propose à Gabriel Terrasse de participer à la rénovation du bateau en le rapatriant des Etats-Unis en différents morceaux.
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Outre la valeur patrimoniale, l’Hydroptère représente pour Airbus un potentiel d’innovation à approfondir. Imaginé par le navigateur Eric Tabarly et développé par Alain Thébault du cabinet VPLP (le père de Sea Bubble), il est « aujourd’hui encore en 2021, le voilier le plus rapide du monde dans sa catégorie, raconte à L'Usine Nouvelle Gabriel Terrasse. Son record de vitesse de 55,5 nœuds, en 2009 n’a toujours pas été battu, avec une R&D d’il y a vingt ans. »
Plate-forme collaborative dédiée à l’aéro-hydrodynamie
Au-delà de la restauration du navire, Gabriel Terrasse souhaite améliorer sa technologie. Il envisage de réaliser cela en consortium avec des entreprises mais surtout avec l’aide des acteurs de la recherche. Il réunit actuellement des écoles et universités, comprenant notamment l’Université de Nantes, l'école Centrale Nantes ou encore les Mines Télécom Atlantique, vivement intéressées.
La Société d’Accélération du Transfert de Technologies (SATT) souhaite également participer au projet. Cet organisme public sert de relais pour transférer les technologies des laboratoires vers les entreprises. Il en existe plusieurs en France et Ouest Valorisation est celle en charge des régions Bretagne et Pays-de-la-Loire. La SATT Ouest Valorisation a mis Gabriel Terrasse en contact avec pas moins de onze laboratoires de recherche dans des domaines variés : aérodynamique, hydrodynamique, électronique, télécoms, intelligence artificielle…
Grâce à tous ces acteurs, Gabriel Terrasse prévoit de faire de l’Hydroptère une plate-forme collaborative pour travailler sur l’aéro-hydrodynamie. Les capacités de vol du bateau expliquent pourquoi Airbus prend part à son développement mais d'autres partenaires techniques pourraient rejoindre l'aventure.
De possibles d'applications jusque dans l'auto
Gabriel Terrasse voit en l’Hydroptère un potentiel de retombées industrielles. « Avec ce bateau, on peut transposer des problématiques aéronautiques et les tester sans avoir aucune contrainte de normes », décrit-il. Dans le secteur aéronautique, il servirait par exemple à l’étude de la dynamique des fluides mais le navigateur évoque également la possibilité de caréner les bras de liaison pour créer un effet de sol. Ce phénomène aérodynamique avait servi en Russie à développer l’ekranoplan, un avion conçu pour voler à faible hauteur au-dessus de l’eau.
Le bateau offrirait également une plate-forme d’étude pour l’aérodynamie automobile ou encore pour la consommation d’énergie. Son propriétaire imagine un mix énergétique entre le solaire, l’hydrolien et l’hydrogène.
A terme, Gabriel Terrasse souhaite exploiter la mobilité de l'Hydroptère pour le promouvoir comme plateforme d’étude auprès d'autres pays. « L’objectif du projet est ensuite de voyager, notamment en Europe. L’hydroptère a une visibilité internationale et il est possible de trouver des partenaires de cette dimension – de préférence français – pour présenter le savoir-faire français un peu partout dans le monde. »
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