L’industrie, thème oublié de la campagne
Les équipes des candidats à l’élection présidentielle dévoilent le 28 février leurs propositions pour l’industrie à l’invitation de quatre fédérations professionnelles. Contrairement à 2012, l’industrie n’est pas au cœur de la campagne.
Et si les candidats avaient déserté les usines cette fois-ci ? Hauts-fourneaux de Gandrange, chantier de STX à Saint-Nazaire, usine Rossignol de Sallanches pour vanter le "made in France" … En 2012, François Hollande et Nicolas Sarkozy avaient enchaîné les visites de sites de production, défilant au pas de charge dans les ateliers pour détailler leurs propositions pour réindustrialiser le pays et remettre sur les rails un secteur lessivé par la crise de 2007.
Cinq ans plus tard, ça se bouscule beaucoup moins dans les usines parmi les candidats à l’élection présidentielle. Aucun ne s’est pour l’instant pressé à l’usine Whirlpool d’Amiens, qui doit fermer ses portes après la délocalisation de la chaîne de production en Pologne. Et le site ne doit son moment de notoriété qu'à l'intervention ...d'un lauréat des César, François Ruffin, le réalisateur de "Merci Patron" qui en a longuement parlé en recevant son prix.
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Mars 2023
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Base 100 en 2016
propositions industrielles
“C’est vrai qu’on a jusqu’à présent peu parlé d’industrie. D’autres thèmes paraissent plus modernes“, reconnait Vincent Moulin Wrigth, le délégué général du groupe des fédérations industrielles. Mardi 28 février, le GFI et trois autres fédérations professionnelles (le METI, la fédération des industries de la mécanique et l’union des industries textiles) organisent un débat avec les représentants des principaux candidats à l’élection présidentielle Emmanuel Macron, François Fillon et Benoît Hamon pour détailler leur programme en faveur de l’industrie de la compétitivité. Signe du peu d’appétence pour le sujet, aucun des candidats ne sera présent. Eric Woerth, le responsable du projet économique du candidat républicain représentera François Fillon. Laurent Baumel, en charge de la politique industrielle dans l’équipe de Benoît Hamon et Bruno Bonnell, le patron du fonds Robolution Capital engagé auprès d’Emmanuel Macron seront également présents. Les deux candidats des extrêmes n’ont pas été invités le 28 février.
Dans la campagne, le thème de l’industrie est devenu moins porteur. D’autres questions comme le devenir du travail, transformé par la montée en puissance de l’automatisation, et le numérique ont gagné en importance. Pour les industriels, tout n’est pas perdu pour autant. “Tous les leviers nécessaires à l’industrie sont dans le débat“, estime le GFI qui a multiplié les contacts avec les équipes de candidats, y compris Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. Tous souhaitent maintenir, voire amplifier pour Jean-Luc Mélenchon, l’effort en faveur du programme “industrie du futur“.
La fiscalité de production dans le collimateur
Mais les industriels espèrent pousser plusieurs propositions clefs qu’ils estiment encore mal traitées par les candidats. Organisé à la Maison de la mécanique, à Courbevoie, le débat doit notamment interpeller sur la question de la fiscalité de production et la compétitivité de l’industrie. Alors que la fiscalité du capital a monopolisé le débat lors de la primaire de la droite et du centre, les industriels veulent porter le débat sur les 50 milliards d’euros de fiscalité locale assise sur la valeur ajoutée et qui pèsent sur les investissements. “En France, tous ces niveaux de fiscalité sont au maximum“, souligne le GFI. Les industriels estiment que le programme de François Fillon, qui - initialement - n’abordait pas les taxes de production, pourrait bouger. “Nous avons aussi bon espoir de nous faire entendre d’Emmanuel Macron, qui assure vouloir favoriser l’investissement“, souligne encore l’organisation patronale, inquiète par la taxe robot de Benoît Hamon. Un autre débat, prévu le 27 mars, doit détailler les propositions des candidats sur l’Europe industrielle. Les industriels veulent aussi mettre un coup de projecteur sur l’apprentissage et les contraintes réglementaires qui brident l’investissement productif. Selon une étude de Coe-Rexecode, les investissements de mise aux normes représenteraient près de 20 % de l’investissement total en France, contre 10 % en Allemagne. “L’industrie va mieux mais elle ne va pas si bien que cela“, souligne Vincent Moulin Wright.
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