[L’industrie c’est fou] Stradot, le robot toulousain qui gare votre voiture à votre place
Pour optimiser l’espace dans les parkings, Stradot, une start-up toulousaine, a développé un robot autonome capable de garer les voitures. Son système de portique lui permet de coller les véhicules les uns aux autres et de supprimer les allées pour un gain de place maximal.
Rater son créneau, percuter un véhicule en se garant, tourner en rond pendant de longues minutes dans l’espoir de trouver une place de parking libre… Stationner n’a rien d’une partie de plaisir pour les conducteurs. Mais, à l’avenir, un robot pourrait leur éviter ces mésaventures. Conçu par la start-up Stradot née dans la région toulousaine en 2019, l'automate électrique qui enjambe les véhicules ressemble à un portique de manutention. Il se charge de transporter les voitures des utilisateurs (jusqu’à 3 tonnes) et de les garer lui-même en les collant les unes aux autres (plutôt dans des parkings extérieurs). Cela optimise l’espace et limite l’artificialisation des sols.
Il n’est pas la première innovation du genre à l’image de l’engin de Stanley Robotics, une deeptech française, qui se glisse sous les voitures pour les déplacer. Cependant, contrairement à ces innovations, et grâce au fait qu’il puisse enjamber les véhicules, Stradot n’a pas besoin d’allées pour circuler. Le gain de place est donc maximal. Cette approche ne nécessite pas non plus une modification des véhicules comme c’est le cas avec BMW et Valeo qui développent des "parking valets" grâce à des capteurs embarqués.
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Une «tour de contrôle» intelligente
Transporter des voitures pour un robot représente «une certaine complexité mais la robotique a tellement avancé que c’était réalisable. J’ai travaillé auparavant sur des projets qui me semblaient bien plus complexes», confie José Iriarte, le fondateur de la jeune pousse. Stradot n’en est pas moins un concentré de technologie. Il se localise grâce à un système de navigation par satellite et à la reconnaissance visuelle. Dans un parking, la flotte est gérée par une «tour de contrôle» dopée à l'IA qui surveille l’espace de stockage et les demandes de prise en charge ou de récupération de véhicules. Elle garde en mémoire la date ou l’heure d’arrivée d’une voiture, sa taille, et estime à quel moment elle sera récupérée. Un Tetris grandeur nature !
Stradot sait gérer des flux véhiculaires importants comme dans le cas des parcs relais où les personnes arrivent et repartent généralement dans un temps réduit. «Ce sont des endroits assez intéressants puisqu’ils se trouvent souvent dans des lieux où le foncier est très cher», détaille José Iriarte, qui veut fournir des solutions aux concessionnaires de parkings désireux d’accueillir plus de véhicules. «Notre technologie permet d'éviter la construction d’un bâtiment ou en bâtir un plus petit qu'initialement prévu». Les robots Stradot permettraient au maximum de doubler la capacité de parcage d’un espace.
Des applications multiples
José Iriarte est Argentin mais vit en France depuis dix ans. Il a également ouvert une entité Stradot dans son pays d’origine. Là-bas, son automate pourrait s’avérer utile dans le secteur portuaire, alors que l’import-export de voitures et les contrôles douaniers qu'elles subissent nécessitent beaucoup d’espace de stockage et une grande efficacité dans les déplacements des véhicules. Le fret aérien rencontre des problématiques similaires et à l’avenir, Stradot espère pouvoir prendre en charge les conteneurs de petite taille de ce secteur.
Au-delà de ces multiples applications, c’est la logistique automobile qui intéresse la société. Dans ce domaine, Stradot a déjà signé son premier contrat avec un acteur dont il ne divulgue pas le nom. Les sociétés de cette industrie sont confrontées à manque de main-d’œuvre pour déplacer les grands volumes de véhicules qu’elles stockent en sortie d’usine ou dans les plateformes de distribution. Financé par des business angels français et argentins, un fonds d’investissement lié à une société d’assurance et Bpifrance dans le cadre de France 2030, Stradot cherche actuellement à lever «quelques millions» pour lancer l’industrialisation de son innovation dont il préfère taire le prix. Alors, prêt à confier vos clés à un robot ?
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