[L'industrie c'est fou] Des bouteilles de plastique transformées en arôme de vanille
Des chercheurs britanniques ont réussi à obtenir un arôme de vanille en recyclant des bouteilles de plastique grâce à des bactéries qu'on retrouve fréquemment dans nos intestins... Un exemple de chimie verte prometteur, alors que la demande mondiale en vanilline a atteint 37 000 tonnes en 2018 et qu'un million de bouteilles en plastique en moyenne sont vendues toutes les minutes.
Vous vous apprêtez à concocter la recette de flan de votre grand-mère mais vous avez oublié d'acheter l'indispensable gousse de vanille ? Pas de panique, une simple bouteille de Coca-Cola ou d'Evian pourrait bientôt suffire. Dans une étude publiée le 10 juin, des scientifiques britanniques ont en effet révélé qu'ils étaient parvenus à transformer une bouteille de plastique en arôme de vanille.
Des besoins colossaux
Concrètement, les chercheurs ont développé des enzymes mutantes qui ont permis de décomposer le polyéthylène téréphtalate (PET) qui compose les bouteilles (d'eau notamment) pour en séparer l'acide téréphtalique. Cette substance a ensuite été recyclée en vanilline, à l'aide de bactéries E. coli génétiquement modifiées. Les auteurs de l'étude ont assuré que le procédé était similaire à celui du brassage de la bière : une journée de bouillon microbien à 37°C a suffi pour que 79 % de l'acide devienne miraculeusement de l'arôme vanille. Même si la perspective de lécher une glace parfumée à partir de ce processus paraît peu ragoûtante, cette découverte étonnante pourrait bien représenter une solution concrète à deux problèmes majeurs.
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D'un côté, la demande mondiale en vanilline a dépassé en 2018 les 37 000 tonnes, tandis que la production de gousses de vanille naturelle était inférieure à 8000 tonnes. Le prix au kilo de cette épice - la plus chère après le safran - étaient passés de 50 à plus de 600 dollars. Afin de combler les besoins et de préserver ses marges, l'industrie se tourne donc vers des composants chimiques et 85 % de la vanilline est aujourd'hui produite à partir de combustibles fossiles.
Une transition progressive
De l'autre, les bouteilles de plastique, qui s'écoulent en moyenne à hauteur d'un million d'unités chaque minute, constituent le deuxième type de pollution plastique le plus répandu dans les océans, juste derrière les sacs. D'ici à 2050, les chercheurs craignent de compter dans l'eau plus de déchets de ce matériau « superbe, cynique et tellement plus économique » (comme le dénonce le groupe Tryo dans son tube L'air du plastique) que de poissons.
La prouesse réalisée par ces chercheurs tend à prouver que le plastique post-consommation n'est pas condamné à devenir un déchet inutile. C'est en imaginant des solutions de recyclage innovantes et rentables comme celle-ci que les leaders du secteur s'empareront du sujet et exploiteront pleinement les bénéfices de la chimie verte. Heureusement, les industriels opèrent déjà leur transition écologique, comme le montre encore la charte signée lundi 14 juin par les fabricants et utilisateurs de polystyrène, qui vise un recyclage à 100 % à l'horizon 2025.
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