[L'industrie c'est fou] Cet exosquelette transforme une algue en robot de surveillance aquatique
C'est un cyborg d'un nouveau type. En enfermant une plante aquatique japonaise dans un exosquelette imprimé en 3D, des chercheurs britanniques ont mis au point un outil de surveillance environnementale abordable, résistant, et capable de se déplacer grâce à la lumière du soleil.
Pour défendre la nature, pourquoi ne pas tout simplement la doter d’une armure ? Face aux différents spécimens de MARS – ou "rovers actionnés par marimos" si l’on traduit l’acronyme anglais – mis au point par les chercheurs du laboratoire d’informatique non-conventionnelle à Bristol (Royaume-Uni), difficile de se débarrasser de l’impression que c’est une telle logique qui a conduit à l’invention de ces robots cyborgs, mi-plastique mi-algues, présentés dans la revue Journal of Biological Engineering début janvier.
Malgré leurs airs de jouets pour chat, ces boules transparentes présentées sont bien de véritables automates, fonctionnant en symbiose avec une algue marimo (ou aegagropila linnaei pour les naturalistes). Originaire des lacs japonais, cette plante aquatique filamenteuse en forme de boule est bien connue pour sa capacité à se mouvoir au gré des courants. Les chercheurs n'ont donc eu qu'à adapter les rêves transhumanistes aux besoins de la plante pour créer une véritable algue augmentée... Dédiée à la surveillance environnementale.
Une algue augmentée
Dans le détail, l'énergie solaire fait le travail, en mobilisant la photosynthèse et ses interactions avec l'armure entourant le corps de l'algue. Grâce à sa carapace de plastique compartimentée imprimée en 3D, la marimo conserve la majorité de l’air qu’elle produit au cours de la réaction photosynthétique. Alors que les bulles formées au-dessus de la boule sont évacuées vers la surface, les autres n’ont pas d’échappatoire et s’accumulent au sein de l’exosquelette. De quoi imprimer une torsion pour déplacer la boule au rythme d’une dizaine de centimètres par heure, ou même la faire flotter pour surmonter un obstacle impossible à surmonter en roulant !
Ingénieux, l’outil peut intégrer tous types de capteurs et serait particulièrement adapté pour les missions de surveillance environnementale longues et en quête de durabilité, pointent les chercheurs. Qui citent parmi les cas d’usage la surveillance de lacs, de mines sous-marines ou même... d’exoplanètes. Le marimo, quant à lui, pourrait être remplacé par d’autres types d’algues aux caractéristiques similaires pour adapter le dispositif quand la température ou la salinité de l’eau ne seraient pas aux goûts de l’algue japonaise.
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