[L'industrie c'est fou] Analysez (vraiment) toutes les matières avec ces toilettes intelligentes
L'intelligence artificielle jusque dans vos toilettes ? Rassurez-vous, c'est pour votre bien ! Des chercheurs de l'université de Stanford (Californie) développent des toilettes intelligentes. L'objectif, analyser nos selles et urines (notamment grâce à des photos) pour s'assurer de notre bonne santé et, si besoin, prévenir le développement de maladies.
Après les montres connectées, les voitures connectées et les maisons connectées, l'avenir de l'humanité dépendra-t-il des toilettes connectées ? On s'en rappelle à chaque fois qu'on nous demande d'uriner ou de déféquer dans un pot, nos excréments intéressent, fascinent même, médecins et chercheurs. Pour raisons scientifiques bien entendu. Leur étude permet d'obtenir des informations utiles sur notre santé.
Alors, pourquoi ne pas se servir quasiment à la source ? Bien décidée à atteindre cet objectif, une équipe de l'université de Stanford (Californie) s'est mis en tête de développer des toilettes intelligentes (ou "smart toilets") qui scannent automatiquement selles et urines, à la recherche de signes de possibles maladies. De quoi également étudier les bactéries vivant dans nos intestins.
Une idée qui ne date pas d'hier
Mettre au point un dispositif analysant nos déjections n'est pas vraiment une nouveauté dans le monde de la recherche. Des études antérieures préconisaient déjà le développement de toilettes de ce genre, voire même de papier toilette intelligent, rien que ça ! L'analyse des eaux usées pourrait aussi aider à suivre et mieux anticiper la propagation d'épidémies. De leur côté, les "smart toilets" de Stanford ne datent pas non plus d'hier. "Notre concept remonte à plus de 15 ans", explique dans un communiqué Sanjiv Gambhir, professeur et titulaire de la chaire de radiologie de l'université. "Quand je l'évoquais, les gens riaient. Cela semblait être une idée intéressante, mais aussi un peu bizarre".
Avec cette invention, pas besoin de refaire toute sa plomberie ! Elle est conçue pour être installée sur des toilettes existantes, comme un genre de bidet ou de lunette supplémentaire. Elle est également équipée d'une caméra qui enregistre des images des matières évacuées. Le tout est ensuite évalué par des algorithmes. Ceux-ci peuvent par exemple analyser la consistance des selles et effectuer des bilans urodynamiques (ils observent le débit et le volume des flux urinaires pour distinguer les échantillons sains et contaminés). Actuellement, une dizaine de facteurs peuvent être pris en compte, comme le nombre de globules blancs et le niveau de certaines protéines. Des éléments pouvant indiquer différentes maladies, comme l'insuffisance rénale ou le cancer de la vessie.
Une étude pilote sur 21 personnes
Pour tester son concept, l'équipe a effectué une étude pilote impliquant 21 participants. Pendant plusieurs mois, tous se sont servis des toilettes, ce qui a permis aux scientifiques d'établir des suivis de santé personnalisés. Un système d'identification assez particulier a été mis en place : à chaque utilisation du dispositif, un petit scanner prenait des images de l'anus de la personne, que le système associait alors aux données recueillies. "Cela peut sembler étrange, mais il s'avère que chaque personne a une empreinte anale unique", confie Sanjiv Gambhir.
Désormais, les chercheurs espèrent continuer à développer de nouvelles fonctionnalités, comme la surveillance du glucose chez les diabétiques ou l'analyse moléculaire pour les selles. Une application pourrait également permettre de transmettre des données aux médecins lors de la détection d'anomalies. Espérons que ce genre de "données utilisateur" ne soient jamais vendues à des tiers. Sinon, les "selfesses" pourraient devenir le nouvel Eldorado de la data.
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