Les poissons bientôt à la pointe de la télémédecine ? La fameuse filiale X d'Alphabet, dédiée aux innovations de rupture, a mis au point un système d'intelligence artificielle pour surveiller la santé des poissons d'aquaculture. Le premier projet du programme Tidal, dédié à la protection des océans.
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Les poissons aussi seront-ils bientôt suivis à la trace ? Assistons-nous à l'émergence d'une société orwellienne sous-marine, dans laquelle les habitants de la mer, constamment sous surveillance seraient soumis au joug de l’analyse comportementale automatique ? Et comment réagir face à ces menaces sur la vie privée des animaux marins ?
Si l’on en croit Alphabet X, ces questions auparavant réservées aux sociétés humaines (ou pour le moins terrestres) se posent désormais pour les animaux à nageoires. Le 2 mars dernier, la filiale d’Alphabet dédiée aux innovations de ruptures a dévoilé Tidal : un programme dédié à la protection des océans dont le premier projet mobilise une solution d’intelligence artificielle (IA) pour surveiller les bancs d’aquaculture et améliorer les pratiques d'élevage.
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Optimiser les ressources halieutiques
“Nous avons développé un système de caméras sous-marin et un ensemble de capteurs capable de détecter et d’interpréter les comportements des poissons qui sont invisibles pour l’oeil humain”, écrit Neil Davé, le dirigeant du programme Tidal. Un défi, puisqu'il fallait concevoir des instruments résistants à la pression et à la salinité océaniques.
Comme à son habitude, la surveillance dit souhaiter le bien des surveillés : en observant individuellement des milliers de poissons à partir de leur forme et de leurs mouvements, Tidal souhaite mieux connaître la santé de ces animaux difficiles à observer. A l’image de la révolution de la data dans l’agriculture, les données récoltées devraient permettre aux pisciculteurs de déterminer au plus juste les intrants (nourriture et antibiotiques) nécessaires pour une production équilibrée qui n’endommage pas l’océan.
Pour garantir l'efficacité de ces opérations de télémédecine d'un nouveau genre, les chercheurs ont d’abord filmé dans un bassin installé dans les bureaux d’Alphabet avant d’entraîner leur IA directement dans des bassins d’élevage.
Un “tir sur la Lune” pour l’océan
L’enjeu est réel. Comme le notait le dernier rapport spécial du Giec sur les océans et la cryosphère, les pêcheries et l’aquaculture sont directement menacées par le réchauffement climatique et l’acidification des océans. Mais aussi par la surpêche et la prolifération des plastiques. Et si l’aquaculture connaît une croissance rapide, elle est régulièrement décriée pour ses impacts sur les écosystèmes locaux.
Face à ces défis, Tidal rassemblera “une équipe travaillant sur projet visant à protéger l’océan et préserver sa capacité à abriter la vie et à aider à nourrir durablement l’humanité”, écrit toujours Neil Davé. Un vaste programme qui débute donc avec l’espionnage des poissons, que l'on pourra désormais voir pleurer dans l'eau profonde.
Au sein du service innovation et industrie du futur, Nathan écrit sur les outils de production, le numérique et les technos pour la transition environnementale. De la robotique aux cleantech, il couvre le développement des nouvelles technologies dans les laboratoires comme leur passage vers les usines. Diplômé de Sciences-Po Lille et d’un master de journalisme spécialisé sur les questions climatiques, il s’intéresse notamment aux manières de produire dans le respect des limites planétaires.
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