L'Additive factory hub veut accélérer l’industrialisation de l’impression 3D
La plate-forme Additive factory hub a été inaugurée mardi 5 décembre sur le plateau de Paris-Saclay. Le but est de mutualiser les compétences et les moyens d’une quinzaine d’industriels et d’instituts de recherche afin de lever les verrous à l’utilisation de l’impression 3D dans les usines.
Baisser les coûts, augmenter la productivité, améliorer la robustesse et le contrôle des machines… De nombreux obstacles techniques restent à surmonter avant de voir la fabrication additive s’installer massivement dans les usines. L’Additive factory hub, inauguré sur le plateau de Saclay mardi 5 décembre, s’est donné pour mission de lever ces verrous. Cette plate-forme installée dans un bâtiment du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) met à disposition d’industriels et de chercheurs des machines et surtout des compétences techniques afin d’accélérer l’industrialisation de l’impression 3D.
Structurer la filière française
La volonté est de structurer la filière française en mutualisant les compétences et les moyens, ceux des instituts de recherche, comme les Instituts Carnot pilotés par le Cetim, le CEA, l’université Paris-Saclay, et ceux d’industriels utilisateurs de la technologie comme Safran, Air Liquide, Areva et Vallourec ou fournisseurs de solutions comme Add-up et Dassault Systèmes. Au total, une quinzaine de partenaires participent au développement de cette plate-forme.
"C’est une première en France d’avoir mis autour de la table autant d’acteurs de la recherche et de l’industrie sur ce sujet", se félicite Jean-Daniel Penot, chef de projet du Additive factory hub et expert en fabrication additive au CEA. "Certains acteurs comme Safran et le CEA utilisent déjà la fabrication additive depuis plusieurs années. Mais avancer chacun de notre côté ne nous permettra pas de faire face à la dynamique mondiale sur la fabrication additive, qui s’illustre par exemple par les avancées de GE sur le sujet", détaille-t-il. " Cette plate-forme montre la capacité de l’industrie française à se mobiliser pour intégrer une technologie qui constitue une rupture à plusieurs niveaux : dans la conception des pièces, dans la manière de produire et dans l’organisation de la supply-chain", expose Thierry Thomas, vice-président fabrication additive chez le motoriste Safran.
Les équipes sur place seront constituées d’une vingtaine d’experts, principalement du Cetim, qui s’implante ainsi pour la première fois en Ile-de-France, et du CEA, mais également de Safran et d'Air Liquide.
Le système de la co-entreprise Fives-Michelin Addup est l'une des premières machines de la plate-forme.
3 nouvelles machines chaque année
Côté équipements, deux imprimantes 3D industrielles dont déjà en place. La Prox DMP 320 de 3D System et la machine d’Add-up, co-entreprise de Fives et Michelin, et son système de caisson qui l’isole de l’extérieur. Une troisième devrait les rejoindre prochainement. "Nous prévoyons d’acquérir trois machines de fabrication additive par an. Nous nous concentrons pour le moment sur les technologies métal, car c’est là où il y a la plus grande valeur ajoutée, mais il est possible que nous nous ouvrons ensuite aux polymères", explique Jean-Daniel Penot.
Au total, 40 millions d’euros seront investis sur cinq ans, financés par les partenaires fondateurs et la région Ile-de-France. Des machines de métrologie, déjà présentes, sont également mises à disposition. Tout comme des logiciels de simulation et de conception de l’éditeur Dassault Systèmes.
La plate-forme met également à disposition des dispositifs de contrôle comme ici le système d'analyse par ultrason Gekko développé par M2M.
Projets de recherche et projets industriels
La plate-forme se veut à la fois portée sur des sujets de recherche très en amont, comme l’étude de l’impact d’un faisceau laser sur la poudre métallique, et à la fois sur des projets plus industriels comme l’intégration de dispositifs de contrôle à l’intérieur des machines. Le but est ensuite de transférer ces avancées techniques aux industriels.
Outre les avancées sur ces problématiques communes, les industriels voient dans cette plate-forme un moyen d’avancer sur leurs projets internes, à l’image d’Air Liquide. "La fabrication additive constitue pour nous à la fois un nouveau mode de fabrication, comme pour la production d’échangeur réacteur par exemple, et un marché potentiel car nous pourrons produire les gaz utilisés dans le conditionnement des machines et des poudres", témoigne Olivier Letessier, vice-président recherche et développement d’Air Liquide.
Les industriels fondateurs ne seront pas les seuls à profiter des équipements et des experts du hub. La plate-forme se veut ouverte à toute entreprise venant avec un projet industriel autour de la fabrication additive.
L'Additive factory hub veut accélérer l’industrialisation de l’impression 3D
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