Jean-Claude Juncker rencontre Donald Trump pour éviter les taxes sur l'automobile européenne
Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker se rend à Washington mercredi 25 juillet pour rencontrer Donald Trump. L’objectif : tenter d’éviter l’escalade sur les questions commerciales ainsi que l’imposition de taxes sur les importations automobiles.
L’heure est grave. Mercredi 25 juillet, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker se rend à Washington pour rencontrer Donald Trump. La réunion – la première en face à face entre les deux hommes – s’annonce délicate. Le Luxembourgeois espère convaincre le président américain d’éviter la guerre commerciale et de ne pas taxer les importations automobiles.
En s’appuyant sur la section 232 sur la sécurité nationale, le département américain au commerce mène depuis juin une enquête sur
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les importations du secteur automobile qui pourrait déboucher sur des taxes de 20 %. La décision, qui revient à Donald Trump, pourrait intervenir à l’automne. Pour les Européens, les enjeux seraient plus importants que l’imposition de taxes sur l’acier et l’aluminium. Les exportations européennes se montent environ à 50 milliards d’euros. Les constructeurs allemands sont en première ligne, avec 30 milliards d’euros d’exportations, contre 200 millions d’euros pour les Français.
16 % de la production américaine
Pour infléchir la position du président américain, les Européens entendent rappeler que les constructeurs européens sont aussi largement implantés aux Etats-Unis et réalisent 16 % de la production automobile made in USA, soit 1,8 millions de véhicules dont 60 % sont ensuite exportés ailleurs dans le monde. "L’objectif est de montrer que les échanges sont plus équilibrés qu’il n’y parait ", assure-t-on à la Commission.
Au-delà de la pédagogie, Jean-Claude Juncker devrait surtout réitérer les propositions déjà formulées en mai et arrêtées au sommet européen de Sofia : L’Union européenne se dit prête à s’engager dans un accord tarifaire global, une sorte de TTIP light circonscrit aux seuls droits de douanes dans l’industrie et aux marchés publics. Mais les Européens y mettent comme condition la suspension des taxes déjà imposées sur l’acier et l’aluminium, sur lesquels l’administration américaine s’est montrée jusque-là inflexible.
Pour éviter les taxes sur l’automobile, une autre option pourrait être mise en avant : une baisse des droits de douanes européens ciblée sur le secteur automobile. Mais celle-ci s’appliquerait de facto à tous les partenaires commerciaux et serait compliquée à mettre en œuvre, assure Bruxelles. Dernier terrain d’entente possible : la réforme de l’OMC sur laquelle les Européens sont prêts à avancer.
Une liste de produits à cibler quasi prête
Que peut attendre l’Europe sur tous ces sujets ? "On a peu de signaux sur la volonté réelle des Etats-Unis de s’engager", reconnait-on côté Commission. Toutes les décisions remontent à Donald Trump. Sur l’OMC, Européens et Américains partagent des critiques de fond similaires sur la nécessité de moderniser les règles du jeu mondial, trop profitables à la Chine. Un groupe de travail Japon-Etats-Unis-Union européenne a été mis en place pour faire des propositions de réformes sur la question des subventions à l’OMC. "Les discussions étaient plus difficiles sur ces volets avec l’administration Obama ", relève-t-on à Bruxelles.
Mais les Européens ne se font pas beaucoup d’illusions. S’ils veulent bien tendre la main aux Américains, pas question de céder sous la pression. De son côté, Donald Trump attend surtout des concessions unilatérales. "Les pays qui nous ont traité injustement pendant des années dans le domaine commercial viennent tous à Washington pour négocier ", s’est-il félicité la veille de sa rencontre avec Jean-Claude Juncker dans un tweet. Signe que Bruxelles n’est pas naïf : une première réunion s’est tenue la semaine dernière pour élaborer la liste de produits américains à taxer en rétorsion en cas d’imposition de taxes américaines sur l’industrie automobile.
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