[Interview management] "Le flex office pourrait devenir un sujet de tensions dans les entreprises" prévient Ingrid Nappi, professeure à l'Essec
Responsable de la chaire Workplace management de l'Essec, Ingrid Nappi est professeure de management. Elle rappelle que tous les salariés dans les bureaux ne sont pas cadres et n'ont donc pas les mêmes attentes. L'oublier pourrait générer des tensions.
L'Usine Nouvelle. - La chaire Workplace Management de l'Essec Business School, que vous dirigez, a mené une étude auprès de 1 868 employés de bureaux. Il en ressort que les plus jeunes n'ont pas vraiment apprécié le télétravail et le confinement. Pour quelles raisons?
Ingrid Nappi. - Quand on sort de l'école, on a, par définition, peu d'expérience. Les premières années servent à acquérir des compétences, mais aussi à se constituer un réseau professionnel. C'est plus simple à faire en se rencontrant physiquement en face-à-face. La sérendipité de la rencontre est beaucoup plus compliquée devant un écran que dans un espace de coworking ou à la machine à café ou d'autres lieux de passage au bureau. D'ailleurs, 63% des jeunes actifs estiment avoir eu moins d'opportunités professionnelles.
Ajoutez à cela la question de la qualité du logement. Les plus jeunes vivent soit encore chez leurs parents, ou dans des appartements de taille modeste. On ne vit pas de la même façon le télétravail selon qu'on vit dans un studio ou un quatre-pièces.
L'étude montre aussi une demande forte des salariés autour de la qualité sanitaire de l'espace de travail. C'est une nouvelle demande?
[...]Cet article est réservé à nos abonnés L'Usine Nouvelle
Soutenez un journalisme d'expertise.