Impression 3D, prothèse de main, robot-jardinier...les innovations de la Maker Faire qu'il ne fallait pas manquer
La rédaction d'Industrie & Technologies est allée déambuler parmi les stands de la Maker Faire, qui se tenait ce week-end à la Cité des Sciences et de l'industrie de la Villette, à Paris. Et vous présente une petite sélection des dernières innovations...
Bientôt une imprimante 3D de poche ?
Miniaturiser l’imprimante 3D. Cela fait un an que Félix, 16 ans, résidant dans l’Ain, travaille à ce projet. “J’avais une grosse imprimante 3D hollandaise. Elle faisait 50 cm de haut, alors que je réalisais des objets faisant parfois 1 cm. Je ne voyais pas l’intérêt de m’encombrer autant”, explique le jeune homme. QUi met au point un modèle ingénieux, baptisé Cameleon one, permettant de minimiser le volume d’encombrement. En l’occurrence, une vis - ou plutôt un système de vis en acier qui viennent se visser les unes dans les autres. Fixée à la partie haute de l’imprimante, cette vis monte ou descend verticalement, maintenue en position par deux guides en aluminium plantés de part et d’autre. Elle est entraînée par un moteur et un jeu de courroie. Au fur et à mesure, la partie haute de l’imprimante - et avec les axes X et Y qui viennent déposer la matière - s’élève afin de superposer les couches et d’imprimer l’objet. “Plus on rajoute d’étages à cette vis, plus on gagne en hauteur”, explique son inventeur. Son prototype, replié, mesure 15 cm de hauteur et peut imprimer un objet d’une taille maximale de 20 cm. “Mais ce n’est pas encore ça. Elle est d’ailleurs assez lourde avec ses 10 kgs”, souffle Félix, qui a tout de même déposé son modèle, en partie subventionné par sa mairie, à l’INPI. Prochaine étape : une imprimante de 9 cm de hauteur repliée, capable d’imprimer un objet de 30 cm. L’idéal ? “Pouvoir porter l’imprimante comme une malette”, selon son concepteur.
Bot2karot, les robots aussi ont la main verte
Jardiner sans se fatiguer. C’est le concept développé par le jeune lorrain Eliott Sarrey, 16 ans, qui présentait son robot Bot2karot lors de la Maker Faire. En 2015, le specimen avait tapé dans l’oeil du jury du concours Google Science Fair , il a depuis été légèrement amélioré. Modélisé en 3D et fabriqué à l’aide d’une fraiseuse et d’une imprimante 3D, ce robot de 12 kilos en melium (de la résine de bois compactée), est conçu pour se déplacer dans les allées des potagers afin de biner, d’arroser ou encore de repiquer les plantes. “Le but, c’est que le robot vous remplace pour toutes les tâches laborieuses comme le binage ou l’arrosage. Mais pas pour semer ou cueillir”, souligne Michaël Sarrey, le père d’Eliott, qui a aidé à la conception de Bot2karot. Le robot restera toutefois sur terrain plat. Monté sur des chenilles, il ne peut se mouvoir en terre meuble au risque de s’enfoncer. L’utilisateur pilote et programme le robot via une application mobile ludique, à la manière des serious games. Et peut observer la progression de ses cultures via les photos captées par la caméra intégrée.
Doté d’un bras d’1 mètre d’envergure, le robot peut changer de tête d’outil à la demande. L’utilisateur dispose notamment d’une pince qui lui permet de saisir les pots et d’une terrière pour creuser des trous. Le tuyau qui court le long de son bras articulé lui permet aussi bien d’arroser que de se réapprovisionner en eau, qu’il stocke dans son réservoir-sac à dos. Bot2karot est également doté d’une batterie, qu’il recharge en serre.
Une interface pour décomplexifier l’électronique
La société Hackinvent a imaginé une platine d’expérimentation pour la carte Arduino. Celle-ci s’imbrique directement sur la carte afin de facilement interfacer des modules type Led, potentiomètres ou encore différents capteurs de température ou de lumière, que l’on peut brancher en série. Objectif : faciliter le prototypage d’un circuit électronique afin de le tester. En fixant cet additif, la prise en main s’en trouve facilitée. En effet, au lieu d’intégrer un à un les fils Dupont sur la carte Arduino, on les trouve déjà reliés à des connecteurs qu’il suffit de fixer directement sur l’interface. Les connexions gagnent ainsi en stabilité et le système est aisément réutilisable puisqu’il suffit de détacher le tout pour reconfigurer la carte. La programmation se fait ensuite via une interface graphique comme scratch. Outre les professionnels, cette interface simplifiée pourrait également intéresser élèves et étudiants. Accompagnée d’un kit de modules et de fiches pédagogiques, elle permet aux plus jeunes de s’initier à l’électronique en leur proposant de reproduire différentes configurations de circuit permettant de faire tourner un ventilateur, activer un capteur de lumière... Pour les tester, il suffira alors de brancher l’interface sur l’ordinateur, via un chargeur de téléphone portable ou encore une pile.
Une main mécanique imprimée en 3D pour surmonter le handicap
Afin de redonner aux enfants atteints d’agénésie la main dont cette maladie les a privés, l’association E-nable a eu l’idée de les mettre en relation avec les propriétaires d’une imprimante 3D domestique. A l’aide de celle-ci, ils pourront confectionner “la pince qui fait défaut et la customiser pour en faire une main de super héros”, explique Thierry Oquidam, président de l’association. Construite à partir de plans en open source, cette prothèse en plastique PLA - “plus écologique que l’ABS” -, fonctionne grâce à une action purement mécanique. L’enfant glisse la paume, thermoformée, dans le gant en plastique rigide et le fixe à l’aide d’un scratch. Les doigts étant reliés au poignet de la main artificielle par des fils de nylons, il suffit d’une flexion du poignet pour que les fils se tendent et que les doigts se referment sur l’objet. Relâchez le poignet et la main s’ouvre d’elle-même. Légère, celle-ci ne pèse que 250 g et chaque extrémité est recouverte d’un gel agrippant, pour éviter que l’objet saisi ne glisse. Un tensionneur permet d'ajuster finement la tension des tendons en nylon. “Avec, on peut normalement soulever un verre d’eau”, avance Thierry Oquidam. En 2016, année de son lancement, l’association a permis de doter 44 enfants de prothèses Raptor reloaded ou Phoenix, les plus adaptés à leur pathologie.