"Il faut une politique de l'offre de court terme", selon l'économiste Eric Heyer
Eric Heyer, le directeur de l’analyse de l’OFCE, alerte sur un plan de relance fondé sur une stratégie de moyen terme alors que les entreprises doivent absorber des pertes immédiates.
L'Usine Nouvelle. - Où en est l’économie française en cette rentrée ?
Eric Heyer. - Nous avons chiffré que les huit semaines de confinement et les huit suivantes lui ont coûté 165 milliards d’euros. Les finances publiques ont pris à leur charge 100 milliards, les ménages 14 milliards et le reste pèse sur les entreprises pour environ 50 milliards. Ce total est important pour comprendre le potentiel de faillites à venir. C’est un choc énorme : l’équivalent de 2,5 années de Cice [le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi, NDLR] en seize semaines.
Les 50 milliards qui pèsent sur les entreprises n’ont-ils pas été amortis par le plan d’urgence ?
Non, je parle bien là de 50 milliards de pertes de revenus. Les coûts salariaux ont été pris en charge avec le chômage partiel, mais pas tous les autres coûts fixes : les loyers, le coût du capital. Si vous êtes une entreprise avec beaucoup de salariés et peu de capitaux, vous avez relativement bien passé la première période ; si vous avez beaucoup de capital et peu de salariés, vous avez été finalement peu aidé. Les charges sociales et fiscales sont reportées, pas annulées, cela reste dans les bilans. Les prêts garantis par l’État doivent être remboursés à partir de mars.
Les entreprises peuvent-elles compter sur le plan de relance ?
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