«Il faut soutenir l'industrie plutôt que la détruire», selon Bertrand Piccard
Dans son dernier livre « Réaliste. Soyons logiques autant qu’écologiques »*, le président de la Fondation Solar Impulse Bertrand Piccard propose une approche pragmatique et joyeuse de la transition énergétique.
L'Usine Nouvelle. - Nous sommes à la Maison de la culture d’Amiens à l’occasion d’un événement sur l’art et l’innovation organisé par l’Université de technologie de Compiègne. Amiens est la ville de Jules Verne, qui a écrit sur les voyages en ballon et en avion électrique. Voyages que vous avez effectués. Quel rôle a joué la littérature dans votre parcours ?
Bertrand Piccard. - J’ai effectivement volé en tout cinq semaines en ballon, via différents vols. Et je vous confirme que Jules Verne a fait partie de mon éducation. Mon grand-père possédait les éditions originales des « Voyages extraordinaires », et ça l’a beaucoup inspiré. Lorsqu’il a plongé avec son premier bathyscaphe, dans le port de Dakar, il était en compagnie de l’explorateur Théodore Monod. Un scaphandrier est passé devant son hublot et il s’est dit qu’il avait déjà vu cette scène quelque part. Il s’est rendu compte que des gravures de « Vingt Mille Lieues sous les mers » décrivaient précisément cette scène. C’est incroyable à quel point les écrits de Jules Verne ont été prémonitoires. Ce n’est pas de la science-fiction, c’est de l’anticipation. C’est flagrant avec l’engin électrique de « Robur le Conquérant », qui fait écho au Solar Impulse.
L’art peut-il avoir une place dans l’innovation, en nourrissant les rêves nécessaires au processus créatif ?
Être créatif, c’est quoi ? C’est se mettre en rupture par rapport au statu quo, qu’il s’agisse d’art, de technologies, de politique. Si on n’est pas créatif, il n’y a pas d’évolution. Le statu quo renvoie au passé, au conditionnement, à ce qui a déjà été fait.
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