L'Usine Nouvelle - Quelles sont les relations de Finance for tomorrow avec le gouvernement ?
Philippe Zaouati - Beaucoup de dossiers ont avancé depuis un an, notamment au niveau international. Il y a eu l’organisation du One planet summit, qui va être reconduit au mois de septembre, les annonces faites lors du Climate finance day sur les contrats d’assurance-vie labélisés climat, etc. Globalement, nous avons d’excellentes relations avec le ministère de la Transition écologique et solidaire et il y a eu des avancées.
Comment analysez-vous le départ de Nicolas Hulot du gouvernement ?
Le problème qui se pose, et que l’on peut prendre comme une conséquence de la démission de Nicolas Hulot, c’est de savoir comment on considère l’écologie. Est-ce un élément central, au cœur de la société que l’on veut créer, ou bien est-ce un élément, certes important, mais que l’on voit comme une contrainte à prendre en compte ? Il y a encore ces deux visions dans le gouvernement.
Si on dit que l’écologie est centrale, ce que je crois, il faut alors travailler sur une transformation du modèle économique qui le prenne en compte. Or l’expérience de Nicolas Hulot ne portait pas vraiment sur la transformation économique… Le côté "homme providentiel" de Nicolas Hulot est très utile pour faire passer des messages, mais il ne suffit pas. Le futur casting du ministère de la Transition écologique et solidaire, il me semble important qu’il soit tourné vers cela. Il faut que l’écologie devienne un élément clé dans la transformation de notre modèle de production. C’est vrai pour la finance, comme pour tous les secteurs de l’économie.
La finance verte est-elle suffisamment prise en compte par les pouvoirs publics ?
Nous avons avancé sur certains sujets, mais pas encore assez. Sur le développement de l’épargne des ménages orientée vers la transition écologique, nous sommes encore loin des objectifs. Pascal Canfin, le directeur du WWF, et moi, nous travaillons en ce moment sur des propositions pour le développement de mécanismes de garanties publiques de partage des risques pour financer la transition écologique. C’est une mission confiée au mois de juillet par Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie et des Finances, et Nicolas Hulot, et nous devons rendre un rapport en novembre. J’espère que, malgré la démission de Nicolas Hulot, cette mission sera toujours d’actualité.
29/08/2018 - 18h17 - alain le gargasson
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