«Il faut lutter contre le syndrôme “Not inventend here” », l'innovation vue par Jacques Biot
Chaque semaine, Industrie & Technologies prend les chemins de traverse et donne la parole à des personnalités qui ont l'innovation dans la peau. En 12 questions, ces personnes du monde de l'industrie tirent le portrait de cette discipline. Aujourd'hui, Jacques Biot, président de l'Ecole polytechnique, se prête au jeu.
Si l'on vous dit innovation, spontanément, vous répondez ?
Moteur de la prospérité, comme l'a montré Edmund Phelps (Prix Nobel d'économie 2006) dans son récent ouvrage “Mass-flourishing”.
VOS INDICES
source
262 -0.38
Juin 2022
PVC
Base 100 en décembre 2014
96.6 -0.1
Juin 2022
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 21.20 − Préparations pharmaceutiques
Base 100 en 2015
189.1 +2.33
Juin 2022
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 20.1 − Produits chimiques de base, engrais, Produits azotés, plastiques, caoutchouc synthétique
Base 100 en 2015
Votre dernière rencontre avec l'innovation, c'était quand et où ?
A l'instant, en discutant d'un projet “lumière extrême” avec les chercheurs de l'École polytechnique et un partenaire industriel. Mes journées à l'X sont une succession de rencontres avec l'innovation.
Quelle innovation avez-vous dans la poche ?
C'est ma poche qui est dans une innovation : ma veste est coupée dans un textile sombre qui réfléchit la chaleur au lieu de l'absorber : à l'X nous considérons que l'innovation ne se loge pas que dans le numérique.
Votre innovation préférée ?
Le GPS, parce que cela a révolutionné la vie, que sa genèse repose sur une extrême multidisciplinarité, et qu'il débouche à son tour sur d'innombrables applications. Et lorsque l'on ne capte plus les signaux satellites, des X ont mis au point un système d'orientation qui fonctionne dans les espaces clos.
Et celle que vous détestez ?
Je n'aime pas la détestation. Je ne déteste rien, au pire je n'utilise pas.
Si vous deviez remettre le Nobel de l'innovation, quelle personnalité récompenseriez-vous ?
José Alain Sahel, président de l'Institut de la vision, véritable médecin entrepreneur avec lequel nous avons de solides coopérations.
Et s'il était attribué à une entreprise, laquelle choisiriez-vous ?
Thales, pour son inventivité, sa pluridisciplinarité et son attention aux besoins du marché.
La qualité qu'il faut cultiver pour innover ?
La curiosité.
Et le défaut qu'il faut corriger ?
Le syndrome NIH (Not invented here).
Citez un livre qui vous a inspiré en matière d'innovation ?
Le virus de la découverte, de Charles Mérieux (R. Laffont, 1988).
En matière d'innovation, vous êtes plutôt... start-up ou grand groupe ?
Les grands groupes devraient conserver la flexibilité et la créativité des start-up !
...technologie ou service ?
Technologie ! Mais les services doivent innover aussi.
...continue ou disruptive ?
Les grands progrès de l'humanité sont dus à des innovations de rupture ! Mais l'innovation incrémentale ne doit pas être négligée.
Enfin, de quelle innovation rêvez-vous (pas seulement la nuit) ?
Le médicament ou le vaccin qui éradiquera le paludisme.
Propos recueillis par Thibaut De Jaegher
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