"Il faudra réenclencher la machine", affirme la secrétaire d'Etat Agnès Pannier-Runacher
La secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie développe les principes clés d’un plan de relance et dévoile comment elle travaille avec les filières industrielles. L' industrie du futur, les technologies clés et la transition environnementales seront des volets clés et des plans de soutien sectoriels sont en discussion.
L'Usine Nouvelle - Depuis deux ans l’industrie française avait enrayé son déclin. L’après Covid-19 va-t-il se traduire par un douloureux retour en arrière ?
Agnès Pannier-Runacher - Toute l’économie va souffrir de cet épisode mais en termes de politique économique et de mobilisation du collectif, cette crise remet tout en haut des priorités la nécessité de redévelopper une base industrielle solide et résiliente. C’est un des enjeux de sortie de crise.
Pourquoi faut-il une telle crise pour s’apercevoir qu’on peut avoir une industrie plus agile, qui se mobilise et s’adapte aux besoins ?
Cette agilité de l’industrie française, nous en avions pris la mesure depuis trois ans ; c’est ce qui nous a permis de mener une politique de reconquête industrielle et d’attractivité pour les investisseurs et les jeunes. La crise a illustré de manière concrète, avec la production de masques, de respirateurs, de visières ou encore d’écouvillons, tout ce que peut apporter l’industrie. Elle peut enfin sortir de la caricature d’une activité polluante et au service de l’argent, pour montrer par la preuve qu’elle apporte des solutions concrètes à des problèmes du quotidien. Nous passons ainsi d’une vision abstraite à des réalisations qui parlent au grand public. Ces dernières semaines, l’industrie française a marqué des points.
Comment capitaliser là-dessus ?
Nous avions beaucoup travaillé sur le pacte productif, qui devait être présenté en avril. Nous partons donc d’une base solide mais il faut la rendre plus ambitieuse. Il s’agit de consolider les chaînes de valeurs stratégiques, comme la santé ou l’agro-alimentaire, et de garantir la souveraineté de demain en maintenant un niveau élevé d’investissement dans l’innovation, en particulier dans les marchés émergents à fort potentiel de croissance. Les transitions écologique et numérique sont également au cœur de nos réflexions.
Par ailleurs, lors du confinement, le fonctionnement du pays a reposé sur nos infrastructures numériques ; cela a confirmé l’intérêt d’avoir investi massivement, depuis trois ans, dans la 4G et le très haut débit, et incite à poursuivre l’effort de façon plus déterminée, notamment avec la 5G.
Comment envisagez-vous le plan de relance ?
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Indice mensuel du coût horaire du travail révisé - Salaires et charges - Tous salariés - Industrie manufacturière (NAF rév. 2 section C)
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Base 100 en 2016
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