Huit infos à retenir sur la candidature de la France à l’exposition universelle 2025
Deux semaines après l’officialisation de l’organisation des jeux Olympiques à Paris en 2024, la France a déposé jeudi 28 septembre son dossier de candidature pour un autre grand événement : l’exposition universelle de 2025. L’occasion pour le comité de candidature de relancer la communication autour du projet un an avant la décision du Bureau international des expositions. Si, obnubilé par les JO, les enjeux de cette candidature vous ont échappés, voici huit informations à retenir.
La promotion du projet a pâti de la campagne Paris 2024
Accueillir deux évènements de grande ampleur à un an d’intervalle : trop ambitieux pour Paris ? La question de la concurrence entre les projets a été posée plusieurs fois aux responsables d’Expo 2025. Pour Pascal Lamy, délégué interministériel pour l’Exposition universelle de 2025, c’est au contraire une chance. "L’attractivité de Paris sera renforcée grâce au JO (…) Les téléspectateurs des JO, qui seront en grande partie constitués des nouvelles classes moyennes asiatiques, pourront devenir des visiteurs de l’exposition." Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, voit de son côté les JO comme "le before" de l’exposition universelle. Un moyen de se rôder à l’organisation d’un événement de grande ampleur, sur le système sécuritaire notamment. Une chose est sûre : la communication autour des JO 2024 a fait de l’ombre à celle de l’exposition universelle, dont le projet, porté par Jean-Christophe Fromantin, maire de Neuilly (divers droites), avait pourtant été préparé très en amont, dès 2014.
La tour Eiffel version 2025 sera un globe
Une structure inspirée du globe imaginé par Elysée Reclus en 1900 qui n’avait jamais vu le jour. Elle mesurera 80 mètres de haut pour un diamètre intérieur de 130 mètres. Sa structure extérieure pourra être tournée, à la manière d’un petit globe planétaire. "Chaque jour, l’entrée du globe sera positionné sur un pays différent", explique Jean-Christophe Fromantin. A l’intérieur, les visiteurs pourront explorer différentes régions du monde grâce à des technologies de réalité virtuelle.
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Le village global vu depuis le Grand Paris express
Le centre de l’exposition sera à Saclay
Trois villes d’Ile de France étaient en compétition avant que Saclay soit sélectionnée pour devenir le "village global" de l’expo où se trouvera notamment le globe. Ce village s’étendra sur 110 hectares. Le choix de Saclay s’explique du fait de la concentration de grandes écoles et centres de recherches, mais aussi de sa future liaison à Paris grâce à la ligne 18 du Grand Paris Express, dont le principal tronçon sera réalisé en 2024. "La ligne 18 arrivera à temps", promet Valérie Pécresse. François Duvroray, le président du département de l’Essonne, se réjouit de ce choix et espère que l’exposition universelle fera du plateau une nouvelle Silicon Valley. Le projet français prévoit également 16 autres petits sites dans différentes villes de France : Besançon, Tour…
Les pavillons seront modulaires
"L’exposition universelle n’est pas un concours d’architecture", martèle Jean-Christophe Fromantin. Le maire de Neuilly veut rompre avec la tradition des précédentes expositions où grand pays signifiaient grands pavillons, les petits pays devant se contenter, faute de moyens, de petits stands regroupés dans des halls communs. Expo France 2025 a pensé l’architecture des pavillons comme un jeu de Lego que chaque pays pourra agencer à sa convenance. Les pavillons ont aussi vocation à évoluer durant l’exposition. "Le matin, ils pourront accueillir des enfants, le soir se transformer en restaurant", illustre Jean-Christophe Fromantin. Le but est aussi de les réutiliser une fois l’exposition finie.
Une exposition davantage tournée vers l’innovation que les précédentes
Le comité de candidature veut que les visiteurs vivent "une expérience", que l’exposition universelle soit une sorte de laboratoire des nouvelles technologies. Le projet français veut aussi renouer avec la tradition des médailles des expositions du XIXe siècle qui étaient délivrées à des projets industriels présentés lors des expositions.
Un financement en grande partie privé
Le coût est estimé 3,5 milliards d’euros. Le modèle de financement, élaboré avec Deloitte, prévoit une faible participation des financements publics. Le projet devrait être remboursé par les recettes de billetterie (le prix du billet est évalué à environ 35 euros) et des investissements privés. La construction du Globe sera attribuée à un concessionnaire qui pourra l’exploiter pendant 50 ans.
La portée écologiste du projet critiquée
Le thème du projet français, "La connaissance à partager, la planète à protéger", se veut un écho à l’Accord de Paris sur le climat, qui fêtera son dixième anniversaire en 2025. Le village global à Saclay accueillera notamment des "jardins de la biodiversité", les pavillons seront construits en matériaux durables... Une touche verte que certains jugent bien insuffisante, notamment des députés d’Europe Écologie Les Verts qui dénoncent la bétonisation des terres agricoles à Saclay qu’engendrerait le projet. "L’exposition universelle ne va pas accélérer l’urbanisation de ces zones, qui devaient être de toute façon aménagées, elle va au contraire la retarder", se défend Valérie Pécresse.
30 à 40 millions de visiteurs sont attendus.
Les estimations des organisateurs prévoient plus de 30 millions de visiteurs accueillis, dont 50 % d'étrangers, entre les mois de mai et d’octobre 2025. Objectif ambitieux : c’est environ le nombre de visiteurs que Paris accueille chaque année.
La France remportera-t-elle l’organisation de l’exposition universelle ? Réponse en novembre 2018. Le BIE tranchera entre le projet de Paris et celui de ses trois concurrents : Osaka au Japon, Iekaterinbourg en Russie et Bakou en Azerbaïdjan.
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