Horizon Europe : quels enseignements tirer du précédent programme H2020 pour doper la participation française ?
Le cabinet de conseil en financement de l’innovation ABGI a publié le 9 juillet un bilan du programme cadre de recherche H2020. De quoi en tirer quelques enseignements pour doper la participation de la France, notamment de ses PME, à Horizon Europe, le nouveau programme européen de soutien à la recherche et l'innovation.
A l’heure où Horizon Europe démarre, comment favoriser l’implication des entreprises françaises dans ce nouveau programme européen de soutien à la recherche et l'innovation ? Des éléments de réponses peuvent être trouvés en faisant le bilan des précédentes éditions de ces initiatives portées par la Commission Européenne. Le cabinet ABGI, spécialisé dans le conseil en financement de l’innovation, a publié le 9 juillet une synthèse du programme H2020 mettant en lumière la place de la France et le profil des entreprises bénéficiaires de ces aides directes à l’innovation.
La France, troisième bénéficiaire d’H2020
Malgré une participation relativement faible (9,8% des participations totales), la France a été le troisième bénéficiaire de ce programme qui s’est déroulé entre 2014 et 2020. Avec 7,5 milliards d’euros de subventions perçues, elle se situe derrière l’Allemagne (9,9 milliards d’euros) et le Royaume-Uni (7,8 milliards d’euros).
Au total, 2608 institutions françaises ont proposé au moins un projet retenu. Les entreprises sont largement majoritaires : 82,4 % des participants français sont issus du secteur privé tandis que 17,6% appartiennent à la sphère publique.
Malgré cette prédominance des acteurs du privé, le CNRS et le CEA, en ayant reçu respectivement 840 millions et 531 millions d’euros de subventions de l’institution européenne, sont les principaux bénéficiaires d’H2020 dans l’Hexagone. Les deux organismes ont à eux seuls participé à 1600 projets, sur les 7331 proposés par la France (68,9 % issus du public, 59,6% du privé).
La participation du privé dominée par les grandes entreprises
Dans le privé, le dispositif H2020 a surtout profité aux grands groupes : Thales et Airbus arrivent en tête des financements avec respectivement 162 millions d’euros et 136 millions d’euros. Ils sont suivis par Safran.
Les PME sont peu présentes dans le bilan. Le dispositif Instrument PME, qui se voulait un moyen de soutenir les projets d’innovation des petites structures européennes, a eu peu de succès d’une manière générale. Il apparaît en 12ème position avec 1,6 milliards d’euros, soit 2,5% des aides accordées.
« Ce chiffre tend à montrer que ces programmes européens intéressent davantage les entreprises qui possèdent des infrastructures en interne pour s’investir dans ces projets », analyse Olivia Cerveau-Reynaud, directrice fiscale d’ABGI « Dans le cadre d’H2020, la barrière à l’entrée était encore élevée pour les ETI et les PME françaises, car cela demande du temps et des ressources. Sans accompagnement, il est parfois difficile d’identifier le bon guichet pour proposer son projet. »
Un nouveau programme orienté vers les PME
La nouvelle édition de ce programme cadre, Horizon Europe, souhaite changer la donne en impliquant d’avantage les petites entreprises dans le processus. « Lors du lancement de H2020, la communication n’a pas été très bonne vers les PME. Elles ne sont pas suffisamment au courant de ces initiatives pour proposer des projets », explique Olivia Cerveau-Reynaud, « Il y a un effort du Ministère de l’enseignement supérieur de la recherche et de l’innovation pour diffuser l’info. »
Cette volonté de toucher davantage d’entreprises se retrouvent dans la structuration du programm,e qui consacre 55,2%, de son budget (95,5 milliards d’euros, contre 67,3 milliards pour H2020) aux problématiques de compétitivité industrielle. De quoi inciter plus d’un capitaine d’industrie à se lancer dans l’aventure.
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