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[Gilets jaunes] Les patrons accueillent favorablement les mesures d'Emmanuel Macron
Les industriels français sont soulagés que les mesures annoncées lundi 10 décembre au soir par Emmanuel Macron ne pèsent pas sur le coût du travail. Et espèrent qu’elles suffiront à apaiser les gilets jaunes. Prime exceptionnelle, Smic, heures supplémentaires... L’Usine Nouvelle a recueilli, mesure par mesure, les réactions à chaud de patrons de PME et ETI de l’industrie.
Les industriels accueillent favorablement le discours tenu par Emmanuel Macron, lundi 9 décembre au soir. Tous espèrent que les mesures annoncées par le Président de la République suffiront à apaiser la colère des gilets jaunes. "Beaucoup d’entreprises souffrent de problèmes d’approvisionnement ou ont des difficultés de trésorerie, rappelle Frédéric Coirier, le président du Mouvement des entreprises de taille intermédiaire (METI) et président du groupe Poujoulat. La machine économique peut rapidement se gripper, pas seulement pour la distribution mais pour toute la chaîne, jusqu’aux usines."
Dans le Bas-Rhin, à Bischoffsheim, Anne Vetter-Tifrit a vu en direct les conséquences du mouvement. "Chez nous il y a une pression quotidienne, soutient la présidente de Velum, une PME de 200 personnes spécialisée dans l’éclairage industriel. Près de mon usine en Alsace, un rond-point est tenu H24. Nous avons des retards d’approvisionnements et de livraisons chez nos clients à cause de camions retardés. Moi, je n’ai pas de denrées périssables donc c’est moins grave que pour certains de mes collègues. L’une d’entre elle a repris une entreprise de foie gras il y a un an et fait 80 % de son chiffre en novembre et décembre. Je n’ose pas imaginer sa situation."
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1 - Prime exceptionnelle
"Il faut que les mesures annoncées permettent un retour au calme et un retour à l’économie", plaide Jean-Baptiste Danet, le président de Croissance Plus, qui réunit les PME de croissance. Une condition notamment pour que les entreprises puissent relayer l’une des annonces d’Emmanuel Macron sur la possibilité de verser une prime exceptionnelle défiscalisée et sans cotisations sociales. "Nous encourageons les entreprises qui le peuvent à la verser, reprend Jean-Baptiste Danet. Mais cela doit rester à la discrétion des entreprises, un grand nombre d’entre elles ont été très impactées depuis trois semaines."
De grands groupes ont déjà annoncé vouloir faire un geste pour leurs salariés. C’est le cas d’Altice, qui prévoit de verser une "prime exceptionnelle de solidarité" de 1 000 euros pour ses salariés en France. Publicis annonce de son côté une prime de 1 000 euros pour les salariés dont le salaire brut est inférieur à 2 500 euros.
Des PME et ETI pourraient faire de même. "Ce qui se passe invite au réalisme politique, il faut participer à l’extinction de l’incendie", assure Frédéric Lescure, le président de Socomore, une ETI basée à Vannes (Morbihan), sous-traitante de l’industrie aéronautique. Même idée chez Velum. "Si l'on peut donner une prime nette de tout, on va examiner la situation, c’est une opportunité à saisir, confie Anne Vetter-Tifrit. Nous clôturons nos comptes au 31 décembre, nous n’avions pas intégré cette possibilité au budget car ce dispositif n’existait pas. Les mesures incitatives peuvent avoir un impact. J’aurais peut-être des demandes des collaborateurs."
Mais le temps presse. Cette prime exceptionnelle qui sera défiscalisée pour le salarié et sans cotisations sociales est censée être accordée en fin d’année. "Nous ne sommes qu’à 15 jours de Noël, rappelle Frédéric Lescure. Il est urgent que le gouvernement en précise les modalités." Frédéric Coirier, le dirigeant du groupe familial Poujoulat basé dans les Deux-Sèvres, réclame même un peu de temps. "Les services de paie sont en train de finaliser les salaires en ce moment, il faut donc nous laisser un peu de temps technique, dit-il. Il faut que cette prime exceptionnelle soit applicable jusqu’à fin janvier."
2 - Défiscalisation des heures supplémentaires
La mesure sur les heures supplémentaires fait aussi l’unanimité chez les dirigeants d’entreprises. "C’est une bonne mesure qui ne va pas à l’encontre de la compétitivité des entreprises", se félicite le président de Croissance Plus. Emmanuel Macron a prévu d’avancer à janvier l’exonération de cotisations sociales sur les heures supplémentaires prévue pour septembre 2019, et ajoute la défiscalisation de ce supplément de salaire.
"Cette mesure, annulée par le gouvernement précédent, avait été dévoyée par certaines grandes organisations, remarque Sylvie Casenave-Péré, la présidente de Posson Packaging à Louailles (Sarthe). Mais chez nous, elle avait permis de redonner immédiatement aux salariés le fruit de leurs efforts en aidant à une meilleure flexibilité de l'entreprise vis-à-vis de ses donneurs d'ordre. C'était une manière discrète et efficace de revenir sur les 35 heures, en remettant la valeur travail au centre du jeu."
Le coût de cette mesure, qui pourrait concerner jusqu’à 9 millions de salariés, n’inquiète pas le président du Meti, au contraire. Elle permet aux entreprises de faire face à un surcroît de demande. "Cela rajoute de l’activité pour les entreprises, et l’activité appelle l’activité ! assure Frédéric Coirier. Chez Poujoulat, nous l’avions pratiquée et nous avions eu des remarques de la part de nos collaborateurs quand le gouvernement est revenu dessus. Ils étaient demandeurs."
3 - Augmentation du Smic
L’augmentation de 100 euros des rémunérations au niveau du Smic trouve également un écho globalement favorable chez les dirigeants d’entreprise. Celle-ci résulte en effet d’une augmentation de la prime d’activité et d’une baisse des cotisations sociales, elle n’impacte donc pas l’entreprise. "Une hausse du Smic horaire nous aurait impactés car nous fabriquons en France, souligne Anne Vetter-Tifrit. Chez moi, j’ai une cinquantaine de personnes au SMIC mais personne ne touche réellement ce montant car nous avons un système de prime de production qui remonte le salaire."
Reste à savoir si ce coup de pouce du gouvernement pour les salariés au Smic n’aura pas des effets induits. "Il faut clarifier l’effet de cette mesure sur l’ensemble de la grille salariale, avance Frédéric Coirier. Mais cela valorise le travail, donc cela reste positif."
4 - Fiscalité des grandes entreprises
Emmanuel Macron a également indiqué vouloir revoir la fiscalité pour les grandes entreprises et pour leurs dirigeants. Les industriels français pointent aussitôt du doigt les grandes sociétés du numérique. "Il est normal de rappeler que les entreprises qui font du chiffre d’affaires en France participent à l’effort fiscal", assène Jean-Baptiste Danet.
Certains dirigeants appellent toutefois à continuer les réformes. "Les chefs d'entreprise - qui souffrent depuis des dizaines d'années du poids du financement des retraites, de l'assurance chômage, et des aides familiales sur les seuls salaires versés - sont au bout d'un système qui a fait dévisser la compétitivité de notre économie, estime Sylvie Casenave-Péré, la présidente de Posson Packaging. Dans mon seul secteur, deux dépôts de bilans de confrères ce mois-ci… Notre système social doit absolument être financé sur une assiette différente. C'est ce qu'a initié le gouvernement actuel en faisant contribuer les retraités, qui sont manifestement au cœur de la fronde. Pour ma part j'en suis absolument effarée et attristée."
Peut-être faudra-t-il néanmoins y aller plus en douceur… "On accueille favorablement la mesure sur la CSG (suppression de la hausse pour les pensions jusqu’à 2000 euros par mois, ndlr), même si nous ne sommes pas concernés, explique Jean-Baptiste Danet, de Croissance Plus. Nous avons la conviction qu'il ne faut pas mettre les gens dos-à-dos."
5 - Les ETi plaident pour les territoires
Une quarantaine d’ETI, dont le groupe Poujoulat, viennent de signer une lettre commune au Président de la République pointant la désindustrialisation des territoires comme l’une des causes de la détresse des gilets jaunes. Les dirigeants de ces entreprises appellent à "unir et rassembler. Unir les régions et les entreprises, autour des enjeux de l’emploi, de la formation professionnelle, de l’apprentissage ou du mécénat territorial. Unir les entreprises et les salariés, dans un dialogue direct sur l’organisation, le coût et la rémunération du travail."
Cette quarantaine d’ETI, qui représentent 15 milliards d’euros de chiffres d’affaires cumulés et 78 000 salariés, insistent pour porter le débat sur "le travailler et le produire en France". "Dans les territoires souvent abandonnés par les services publics, ce sont nos entreprises qui font l’emploi et le pouvoir d’achat, disent-elles dans leur lettre. Ce sont nos entreprises, de la plus petite à la plus importante, qui doivent être encouragées à se créer et à se développer dans nos départements, nos cantons. Le retour de la prospérité est le meilleur garant de la solidarité."
Par Anne-Sophie Bellaiche et Arnaud Dumas
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