«Gare au surinvestissement de certaines marques dans le métavers, car il risque d’y avoir un retournement», selon Thomas Husson (Forrester)
Pour Thomas Husson , principal analyst et vice président du cabinet d'études Forrester, il faut se méfier de la mode du métavers. Les retombées sonnantes et trébuchantes pourraient être moins rapides que prévu. Il considère aussi que la RSE pourrait être une opportunité importante.
L’Usine Nouvelle - Cette année encore, vous avez présenté les tendances à l’œuvre dans le monde du marketing en ouverture du sommet One to One Marketing digital. Vous ne semblez pas très convaincu par les perspectives offertes par le métavers. Pourquoi ?
Thomas Husson :- On surestime l’impact à court terme du métavers, mais on sous-estime vraisemblablement son impact à long terme. Tout est parti du buzz de Facebook qui s’est rebaptisé Meta. Bloomberg a annoncé un marché d’une valeur de 800 milliards de dollars en 2024, ce qui, selon moi, ne veut rien dire, car on agrège des revenus qui ne s’additionnent pas nécessairement : jeu vidéo, NFT, Web3, blockchain, réalité virtuelle… Quand on parle de métavers, on évoque soit des entreprises très innovantes comme Decentraland ou Sandbox mais qui ont une audience de niche, soit des jeux plus ou moins immersifs qui offrent un reach (une audience, NDR) significatif mais qui ne sont que des précurseurs du métavers. Or pour le moment, rien de tout cela n’est interopérable et rien ne devrait l’être avant 2025/30. Le passage d’un web où on échange des informations à un web de partage d’expériences en temps réel avec sa communauté prendra du temps.
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