Freelances : Comment bien les intégrer au projet d’entreprise ?

Le nombre de freelances a explosé depuis dix ans: on compte près de 900 000 freelances en France, soit une croissance de 145 %. L’arrivée de ces profils indépendants transforme indéniablement les contours de l’entreprise, les méthodes de management ainsi que la dynamique collective. Comment intégrer ces nouveaux travailleurs “satellite” au projet d’entreprise ? Quels leviers activer pour les motiver et leur donner du sens ? 

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Freelances : Comment bien les intégrer au projet d’entreprise ?
Freelances : une nouvelle force de travail qui bouscule l’entreprise fordiste
La révolution numérique a brouillé les frontières entre métiers, fourisseurs et ressources à la fois internes et externes. L’entreprise s’ouvre de plus en plus pour devenir un “hub” où freelances et salariés se croisent et collaborent ponctuellement.
Alors que les équipes s’hybrident, le management “classique”, fondé sur la hiérarchie et le contrat de subordination, est progressivement remis en cause. Nous évoluons vers un “management 3.0” selon l’expert en management Jürgen Appelo (1) : le nouveau rôle du manager est de faciliter la collaboration, l’autonomie et la responsabilisation. Dans ce nouveau paradigme professionnel, il faut ré-apprendre à travailler ensemble, en réseau et s’éloigner du mode “command & control”. Quels leviers activer pour créer du sens commun et favoriser la motivation collective, notamment auprès des freelances ?
4 actions phares pour intégrer les indépendants au projet d’entreprise
1. Onboarding : du sens dès le début du projet
Au même titre qu’un salarié, l’arrivée sur une mission reste un moment crucial dans l’expérience “collaborateur” d’un freelance. Pour cela, il faut créer un parcours d’intégration dédié ponctué d’étapes clés : présentation de l’équipe lors d’un moment convivial, explication de la mission et des valeurs de l’entreprise, cadrage exhaustif du projet par le chef de projet ou le manager, organisation d’un système de suivi ou encore invitation à venir travailler dans les locaux.
Et l’offboarding ? Même chose, une fin de mission s’organise. L’enjeu est de garder les meilleurs freelances au coeur de votre écosystème pour de futures collaborations. Trois actions intéressantes à mener : un déjeuner de clôture avec l’équipe, du feedback et de la visibilité sur la suite.
2. Communication et outils : L'importance de la transparence de l’information
Le frein majeur à la réussite des projets au sein d’équipes multiples est la rétention - volontaire ou non - d’information. Il est donc crucial de mettre en place un “système de communication” explicite auprès de tous, particulièrement si les freelances travaillent à distance.
Pour cela, équipez-vous afin de faciliter la transparence et la collaboration entre salariés et freelances. Des outils tels que Google Docs (documents collaboratifs), Google Drive (Hangout pour les visio), Slack (échanges instantanés), Trello ou Asana (management de projet), Klaxon ou encore DropBox sont indispensables.
Pour éviter un surplus d’information, un travail de référencement des ressources est nécessaire afin que les documents soient facilement disponibles et accessibles.
3. Culture d’entreprise : la (re)création du lien d’appartenance
Au coeur de l'entreprise étendue, alors que l’unité de lieu et de temps est beaucoup moins normée, comment créer de la cohésion et un collectif ? C’est justement dans ces organisations “atomisées” que la culture d’entreprise joue un rôle fondateur. À condition de la faire vivre. Comment ?
- Inviter les freelances à participer aux ateliers dédiés à la stratégie d’entreprise afin de les impliquer sur la mission, les valeurs ou les objectifs à venir...
- Ne pas oublier l’importance des moments informels : événements sportifs, afterworks, dîners d’équipe etc. Les liens se tissent à ce moment-là !
- Les inclure dans les différents canaux de communication : pensez à les inscrire aux différentes informations internes (newsletter, réseau social d’entreprise…) et à les faire contribuer via un témoignage sur leur mission par exemple.
4. Culture managériale : la nécessaire transformation vers plus de collaboratif
Une bonne intégration ne peut se faire sans un management capable de s’adapter à la diversité des statuts. Et pour sortir du prisme hiérarchique et de son attirail, cela passe par une transformation en profondeur de la culture managériale dite pyramidale vers un mode plus collaboratif. Un accompagnement au changement des managers est nécessaire via un panel d’outils :
- Les formations aux méthodes plus agiles et transversales
- Le coaching pour lever les freins personnels au changement
- Une réorganisation plus matricielle des équipes (et moins verticale)
- La valorisation de nouveaux “role models” tels que les leaders ou les fédérateurs versus les “chefs” d’équipe…
“Chief freelance officer” : nouvel acteur clé au service des freelances ?
Pour faciliter la transition, une nouvelle fonction émergent en entreprise : le chief freelance officer. À la jonction entre les achats et la DRH, son rôle est d’anticiper, gérer et fidéliser les compétences externes.
Et pour les entreprises qui veulent y aller par étapes, deux options :
- Des cabinets de placement de talents accompagnent les entreprises pour améliorer leur relation avec les freelances. En France, depuis plus de quinze ans, les sociétés du Groupe Sthree œuvrent en ce sens. Progressive, notamment, s’est spécialisé sur les métiers STEM (ingénierie, tech, sciences…) en proposant un panel de services aux entreprises (processus d’intégration, gestion des contrats…).
- Également, des labels se développent pour valoriser les entreprises qui offrent des conditions de travail favorables aux freelances. Best place to freelance a été lancé par Daniel Pardo, auteur de “Comment travailler avec les indépendants ?”, et propose de mener un diagnostic et de conseiller les entreprises sur leurs problématiques liées aux freelances.
Contenu proposé par Progressive Recruitment

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