François Hollande à Davos pour redorer l’image de la France
Le président de la République se rend au forum économique mondial, vendredi 23 janvier, pour la première fois depuis son élection. Objectif : rassurer les investisseurs étrangers
C’est une délégation française comme Davos en a rarement vu. Aux côtés de François Hollande, qui vient pour la première fois depuis son élection dans la station de ski suisse, pas moins de trois poids lourds du gouvernement feront le déplacement vendredi au sommet économique mondial, Michel Sapin, Laurent Fabius et Ségolène Royal.
Les hommes politiques français boudent généralement la grande rencontre du capitalisme mondial. Fleur Pellerin en 2013 puis Pierre Moscovici l’an dernier avaient été les seuls émissaires du gouvernement. Le précédent Président, Nicolas Sarkozy n’y était allé que deux fois. Mais pour l’exécutif, la lutte contre le "French bashing" est devenue une priorité.
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Décidé bien avant les attentats contre Charlie Hebdo, le déplacement permettra au chef de l’Etat de vanter l’organisation du grand sommet climatique COP 21 à Paris en fin d’année. Mais surtout, François Hollande devrait s’employer à redorer l’image de la France auprès des investisseurs étrangers. Il doit présider à Davos un conseil stratégique de l’attractivité, réunissant des grands patrons étrangers.
Cible prioritaire à séduire : les américains
Objectif : les convaincre que la France conserve des atouts. Car les signaux sont inquiétants. Trop rigide, impossible à réformer… la France ne cesse de dégringoler dans les sondages auprès des investisseurs étrangers. Même si la taxe à 75% des hauts revenus a été supprimée en janvier, elle a laissé des traces dans l’esprit des hommes d’affaires. "L’écart s’est creusé entre la réalité de l’attractivité et l’image, alors que nous restons le premier pays européen pour les investissements étrangers dans l’industrie depuis trois ans", estime Muriel Pénicaud, la patronne de BusinessFrance, la nouvelle agence créée au 1er janvier par la fusion entre AFII et Ubifrance. La dégradation est surtout nette auprès des dirigeants américains, qui constituent le plus gros bataillon des investisseurs en France mais aussi des industriels allemands et britanniques. L’image de la France est en revanche bien meilleure en Asie et dans les BRIC, souligne BusinessFrance.
Selon le dernier baromètre publié par l’Amcham, la chambre de commerce franco-américaine, 12% des dirigeants de filiales américaines estiment que la France est une bonne destination pour investir. En décembre, un autre sondage auprès de dirigeants de filiales de grands groupes étrangers montrait que l’attractivité s’est dégradée en un an pour 55% d’entre eux.
Pour lutter contre le French bashing, le gouvernement a intégré l’attractivité comme un axe stratégique à part entière de la feuille de route de la nouvelle agence BusinessFrance, à côté de l’aide à l’exportation des PME et à l’implantation des groupes étrangers. Afin de convaincre les entreprises étrangères, Muriel Pénicaud entend servir de "l’Insee de l’attractivité" (une série d’indicateurs économiques ou sociaux factuels qui compare la France à d’autres pays). Elle mise aussi sur la présence massive de délégations françaises à quelques grands événements. Comme Davos, mais aussi le sommet climat de Paris fin décembre ou le CES de Las Vegas, où l’impressionnante délégation de start-up françaises a fait un carton.
Solène Davesne
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