Fiscalité, 35 heures, contrat de travail... François Fillon veut des réformes chocs pour les entreprises
Invité par le cabinet Arc, François Fillon a présenté les principales réformes qu’il ferait dès son investiture s’il était élu. Avec pour objectif de transformer le modèle économique et social des entreprises.
La primaire des Républicains n’a pas encore débuté. Mais François Fillon a déjà commencé à détailler son programme de candidat à l’élection présidentielle. Invité mardi 22 mars par le cabinet de juristes Arc, spécialisé dans le recouvrement de créances, l’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy a expliqué les mesures qu’il adopterait s’il était élu.
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Toutes visent à "changer notre modèle économique et social", avec un accent mis sur l’environnement juridique du travail. François Fillon préconise ainsi d’entrée de jeu de supprimer les 35 heures et renvoyer la durée du travail à des négociations dans les entreprises. Un régime qu’il voudrait appliquer aussi aux trois fonctions publiques, avec pour effet de réduire le nombre de fonctionnaires. "Cela suppose d’aller plus loin que le non remplacement d’un départ sur deux, assure-t-il en référence à une mesure mise en place par Nicolas Sarkozy. Il faut mettre en place un plan de départ volontaire avec des incitations financières." Il chiffre ce plan à 500 000 emplois en moins.
Revoir le code du travail
Il veut aussi revoir le code du travail, sans le réécrire. "Il faut le prendre tel qu’il est en ne gardant que les normes fondamentales et en organisant le transfert de tout le reste vers les entreprises ou les branches professionnelles selon les sujets", déclare-t-il. Son équipe de campagne a déjà commencé à travailler sur un nouveau code. Il prévoit d’ajouter de nouveaux contrats de travail, dont un contrat de mission, et de revoir le contrat d’apprentissage, en vue de l’assouplir. "Il n’y a que 300 000 apprentis en France, il devrait y en avoir 2 millions", assure-t-il.
Côté fiscalité des entreprises, l’ancien chef du gouvernement propose une baisse de charge "massive et uniforme, pour toutes les entreprises". Les mécanismes actuels de baisse de charge, comme le Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE), seraient tous supprimés pour laisser la place à cette baisse généralisée, qui ne serait pas conditionnée à un niveau de salaire. Pour financer cela, François Fillon envisage de remettre la TVA social sur la table, en augmentant le taux de la taxe.
Supprimer l'ISF
Il veut également assouplir la fiscalité du capital, en supprimant d’emblée l’impôt sur la fortune (ISF) et en créant une "flat tax" sur les revenus du capital autour de 30 % CSG comprise. Il revient sur l’un des premiers couacs du gouvernement de François Hollande : l’augmentation de la fiscalité sur les plus-values de cession de valeurs mobilières avait déclenché le mouvement des Pigeons et provoqué une refonte totale de la fiscalité du capital, calculée en fonction de la durée de détention.
Enfin, François Fillon veut réformer l’assurance chômage pour une période d’indemnisation plus courte et dégressive. Et pour motiver les partenaires sociaux, il entend retirer la garantie financière de l’Etat sur la dette de l’Unedic.
Le candidat à la primaire dit s’être inspiré des pays d’Europe du Nord pour son programme. Il ne se fait cependant pas d’illusion. "Ce ne sont pas des réformes très populaires, mais quelle autre solution y a-t-il ?", soupire-t-il. Reste à savoir s’il arrivera à convaincre les électeurs…
Arnaud Dumas
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