Femmes dans les états-majors des grandes entreprises, qui sont les bons élèves, les méritants et les zéros pointés ?

Le droit des femmes à diriger les entreprises  progresse-t-il enfin dans les grandes entreprises ? Au sein des conseils d’administration l’évolution est réelle mais dans les instances de décisions opérationnelles, c'est à dire les comités de direction, pas de quoi pavoiser. Il faut cependant distinguer  les volontaristes comme Orange, Kering, Dassault Systemes ou Suez environnement, Renault, Engie, de celles qui pratiquent un vrai plafond de verre comme LVMH, Danone, Pernod Ricard et enfin celles pour qui le sexe féminin reste un continent inconnu comme Airbus, STmicro ou Solvay….

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Femmes dans les états-majors des grandes entreprises, qui sont les bons élèves, les méritants et les zéros pointés ?

Où sont les femmes dans les instances dirigeantes des grandes entreprises françaises ? Voilà une question bien légitime en cette journée internationale des droits des femmes.

La situation a évoluée très positivement dans les conseils d’administration sous l’impulsion ...de la loi Coppé-Zimmerman qui impose aux entreprises cotées une part de 40 % de femmes dans les conseils à horizon 2017.

Le CAC 40 compte ainsi désormais une moyenne de 34 % de femmes. En revanche on en est bien loin pour ce qui concerne leur place dans les instances de direction opérationnelle, c'est-à-dire les comités de direction. Dans ces cénacles, point de loi en vigueur. Seul compte le volontarisme des entreprises. Force est de constater que la situation est beaucoup moins reluisante.

Les décomptes du professeur Michel Ferrary (Skema business school) qui publie chaque année un baromètre de féminisation, basé sur les rapports annuels 2015, nous enseigne que la part des femmes dans les comités de direction des 54 plus grandes entreprises françaises est de 11,24 % pour cette année là.

Par rapport à l’an dernier c’est une toute petite progression de 1,1 %. Ce n’est qu’une moyenne, et il est donc intéressant d’isoler les bons élèves, les méritants, les médiocres et ceux qui relèvent littéralement du zéro pointé. Et les entreprises au comité de direction 100 % masculin constitue encore 30 % de l’échantillon.

Les bons élèves : Part des femmes dans le comité de direction supérieur à 30 %

Dans ce lot Sodexo, qui vient de nommer Sophie Bellon à la tête de l’entreprise, fait la course en tête avec plus de 40 % de femmes à son comité direction. Les activités de service semblent plus porteuses et de facto, Sodexo a beaucoup de femmes parmi ses cadres.

Dans un secteur, l’IT et les télécoms où il est plus difficile de recruter des femmes, la championne est Orange. Le volontarisme de Stéphane Richard a porté ses fruits. Bien positionnées aussi mais dans un secteur où les femmes sont plus présentes on trouve Kering, Carrefour et l’Oréal à qui il faut donner une mention spéciale cette année pour une belle progression.

Chez le géant de la cosmétique, les femmes valent bien de tenir le manche, avec en particulier l’entrée récente au comité de direction de Barbara Lavernos qui dirige les opérations au niveau mondial (usines et logistique).


Source : Observatoire Skema de la féminisation des entreprises

Les méritants : Part des femmes dans le comité de direction entre 20 et 30 %

On retrouve là trois entreprises industrielles et technologiques, ce qui est une gageure compte-tenu du fait qu’elles disposent d’un encadrement féminin inférieur à la moyenne de celui des grandes entreprises. Les trois entreprises qui surperforment sont Saint-Gobain, Suez environnement et Dassault Systemes.

Les médiocres : Part des femmes dans le comité de direction inférieur à 20 %

On retrouve dans cette catégorie un gros magma de plus d’une trentaine d’entreprises. Mais là encore on peut faire un distingo entre celles qui disposent de peu de femmes parmi leur cadres et celles qui en comptent pléthore.

Michel Ferrary distingue ainsi le entreprises "amazones" qui promeuvent les femmes malgré un taux d’encadrement féminin inférieur à 30 % et les "machistes" qui imposent un plafond de verre bien réel puisqu’elles disposent d’un vivier de cadres féminisés entre 30 % et plus de 60 % .

Pour ne parler que des entreprises industrielles citons donc parmi les Amazones : Renault, Engie, Legrand (qui connait une belle progression depuis l’an dernier), Michelin, Alcatel-Lucent, Veolia, Safran …En revanche du côté des machistes on compte toujours Danone, Pernod Ricard, Vivendi avec un carton rouge spécial pour LVMH qui avec 65 % de femmes cadres en compte moins de 10 % à son comité de direction.

Les zéro pointés : Aucune femme au comité de direction

Certes, ces entreprises vont souvent expliquer que leur métier n’attire pas, qu’elles comptent peu de femmes parmi leur cadres mais on avouera qu’il est quand même curieux que la moitié de l’humanité n’ait aucune part dans leur direction.

Dans ces entreprises industrielles "men only" il n’est donc toujours pas question en 2015 de mettre une femme aux manettes. Il s’agit d’Airbus, STmicro, Veritas, Alstom, Vinci, Technip, Arkema, Bouygues, Solvay, Vivendi. Plus réactionnaires encore dans le domaine des services, on notera Natixis et Lagardère qui elles disposent pourtant de plus de 40 % de femmes cadres.

Anne-Sophie Bellaiche

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