Et si les Britanniques décident de rester dans l'UE, que se passera-t-il ?
Une victoire du camp favorable au maintien dans l’Union européenne serait accueillie favorablement par les milieux économiques européens. Sans lever toutes les incertitudes politiques.
Un ouf de soulagement. Si les Britanniques optent le 23 juin pour rester dans l’Union européenne, les capitales du continent pourront se rassurer. A Paris comme à Berlin, les milieux économiques craignent les conséquences des turbulences créés par un départ britannique sur la confiance des entreprises et des ménages. Et ce d’autant que la reprise économique s’affermit depuis quelques trimestres en Europe. Dans ses prévisions parues début juin, l’Insee souligne parier sur un "Bremain" pour atteindre les 1,6 % de croissance annoncés pour 2016. En cas de Brexit, l’institut de conjoncture s’inquiète d’un "risque d’attentisme accru".
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Indice mensuel du coût horaire du travail révisé - Salaires et charges - Tous salariés - Industrie manufacturière (NAF rév. 2 section C)
base 100 en décembre 2008
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Janvier 2022
Indice du coût du travail - Salaires et charges - Industrie (NAF rév. 2 sections B à E)
Base 100 en 2016
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Décembre 2021
Smic brut mensuel - moyenne annuelle
en €/mois
Que se passerait-il en cas de maintien de la Grande-Bretagne ? Rien ne changerait bien sûr pour les entreprises commerçant des deux côtés de la Manche. Ces derniers mois, l’incertitude sur l’issue du référendum avait commencé à peser sur l’économie britannique, qui a montré depuis l’automne des signes de croissance plus modérée. Un vote favorable à l'Europe pourrait entraîner un mouvement de balancier inverse, notamment sur les places boursières. "Pour l’instant, ce qui domine c’est l’attentisme. Un maintien dans l’Europe pourrait se traduire par une reprise assez forte des projets", souligne l’économiste de l’Afep, qui regroupe les grandes entreprises françaises.
Des negociations difficiles a venir
Au niveau politique, une victoire du camp du "in" ne serait pourtant pas la fin des tractations. Il faudrait alors mettre en œuvre l’accord arraché par David Cameron lors du conseil européen de février. Celui-ci revient à graver dans le marbre l’exception britannique déjà existante, sans pour autant donner à Londres de droit de regard sur les politiques de la zone euro comme la Grande-Bretagne le souhaitait.
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"La mise en oeuvre juridique de cet accord risque de poser des problèmes car il est ambigu", souligne Jean-Luc Sauron, professeur de droit à Dauphine. Londres soutient qu’il nécessite une révision des traités, toujours potentiellement explosive. Paris est de l’avis contraire. Si les Britanniques n’obtiennent pas satisfaction, la menace d’un nouveau référendum pourrait ressurgir. Relancer un projet européen ? Il faudra aussi compter sur les exigences d’autres pays, qui pourraient réclamer eux aussi des entorses aux règles de l’intégration "toujours plus étroite" ou au cadre rigide fixé par Bruxelles. "Ce débat continuera d’empoisonner le quotidien de l’Union européenne", estime Benoît Le Bret, associé au sein du cabinet Gide à Bruxelles.
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