[Entretien] "SoftBank considère que le capital est en soi une source d'avantage compétitif pour devenir le leader de l'IA", explique Joachim Renaudin (Fabernovel)
Après Tesla ou WeChat, le cabinet Fabernovel publie une nouvelle étude décryptant la stratégie d'un acteur du numérique. C'est au tour de SoftBank - disrupteur ou tête brûlée ? - de faire l'objet d'une analyse poussée. Connue pour ses investissements dans WeWork ou Uber, la firme japonaise reste opaque. Joachim Renaudin, Lead analyst et auteur de cette étude, décrypte pour nous la stratégie de cette entreprise qui a crée un fonds de 100 milliards pour investir dans l'intelligence artificielle. Passionnant et vertigineux.
L’Usine Nouvelle. - Pourquoi faire aujourd’hui une étude sur SoftBank ?
Joachim Renaudin. - Fabernovel a réalisé une série d’études sur les Gafa et, plus généralement, les grands acteurs du numérique. L’étude que nous venons de réaliser est un peu une exception puisque SoftBank n’est pas à proprement parler une entreprise de la tech. C’est un conglomérat japonais qui vient du logiciel, de la presse et des télécoms, mais qui a investi dans les champions de la tech, avec la volonté affichée d’être un acteur majeur de la prochaine révolution technologique, celle de l’IA. Autrement dit, sans être une entreprise tech comme les Gafa, Softbank a un réel impact sur le marché de la technologie. C’est ce qui nous a intéressé, d’autant qu’on parlait beaucoup d’eux pour leurs investissements dans Uber ou WeWork.
Softbank stricto sensu a plusieurs activités, c’est le troisième opérateur télécom nippon, ils ont racheté Sprint un opérateur nord-américain, ils ont investi dans Alibaba, le géant chinois du e-commerce ou encore racheté ARM qui est un des leaders mondiaux pour le design de puces électroniques. Comment ? En procédant à des acquisitions ou des prises de participations minoritaires. Puis à partir de 2017 SoftBank lance le Vision Fund. Là ils changent de stratégie en ouvrant ce fonds à d’autres investisseurs, notamment les fonds souverains d’Arabie Saoudite et d’Abu Dhabi et surtout en donnant une nouvelle ampleur au fond : 100 milliards de dollars.
Cela fait beaucoup d’argent mais pour quoi faire ?
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