[Entretien] "La croissance des acteurs de la tech implique une croissance de la consommation d’énergie, selon Agathe Martin, Fabernovel
Comme tous les trimestres, Fabernovel propose ses "Gafanomics Quarterly". Au programme de cette édition, un focus sur l'impact environnemental des entreprises de la tech. Agathe Martin, directrice valorisation chez Fabernovel, a travaillé sur cette étude complète et a répondu à nos questions.
L'Usine Nouvelle. - Vous publiez comme chaque trimestre maintenant les résultats des entreprises de la tech. Votre étude porte sur le quatrième trimestre. Quels résultats en tirez-vous ?
Agathe Martin. - Au troisième trimestre la performance était médiocre. Les résultats au sein de notre échantillon étaient mitigés. A cette époque, on se demandait si on n’arrivait pas à la fin d’un cycle, à la fin d’une bulle financière. On était en plein dans les scandales liés à l’éthique de l’usage des données personnelles et du respect de la vie privée. A cela s’ajoutaient les tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis.
Un trimestre plus tard, la tendance a complètement changé. Les performances des entreprises de la tech que nous avons retenues sont reparties de plus belle. Les ventes sont reparties à la hausse. A cela une explication habituelle : au quatrième trimestre, on comptabilise les ventes de fin d’année de Thanksgiving, le boxing day, Noël…. Des entreprises comme Amazon ou Apple en ont largement profité.
Au-delà, on a vu les profits et les multiples de valorisation en forte hausse.
Peut-on dire que cela signifie que les entreprises étudiées ont un business model approuvé par la communauté financière ?
Pour certaines entreprises dont le modèle économique n’était pas encore éprouvé, la réponse est positive : elles ont démontré que leur modèle fonctionnait. Bien que peu ou non rentables, ces entreprises expliquent que c’est parce que l’urgence pour elles est de croître. C’était le cas de Tesla par exemple. Ses ventes croissaient mais sa capacité à réaliser des profits était mise en cause. Ils doivent investir beaucoup. Pour la seconde fois consécutive, les profits sont au rendez-vous.
Pour des entreprises comme Apple ou Alphabet, la question est toute autre. Elles réalisent des profits mais les investisseurs se demandent si elles peuvent tenir le rythme de croissance.
Justement, Alphabet est, selon votre étude, le flop du trimestre.
C’est un flop très relatif. Beaucoup de gens aimeraient avoir des flops comme ça. Ceci rappelé, Alphabet a fait une des moins bonnes performances du trimestre, même si leur résultat reste impressionnant. On les attend maintenant sur leur capacité à se diversifier, pour maintenir leur rythme de croissance. La croissance des revenus publicitaires par exemple décélère. Si la vidéo avec YouTube et le cloud compensent ce mouvement, ils n’ont pas su atteindre les attentes des analystes. En Bourse, on a une correction du cours si on croît moins que ce qu’a anticipé le marché même si la croissance est en soi plus que correcte. C’est ce qui est arrivé à Alphabet.
Pourquoi vous intéressez dans cette étude à l’impact environnemental de ces entreprises ?
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