[Entretien] "Il faut sortir de cet automatisme qui associe erreur à recherche du coupable", explique Vincent Giolito
Qu'ont en commun Uber, La Redoute, Viadeo, Boeing ou Gillette ? Ces entreprises ont échoué, d'une façon ou d'une autre, à un moment de leur transformation numérique. C'est l'analyse que défend le professeur de management à l'EM Lyon business club, Vincent Giolito, auteur chez Eyrolles de "Les 16 plus belles erreurs de la transformation numérique". Dans l'interview qu'il nous accorde, il nous explique pourquoi, selon lui, "être une entreprise transformée n'est pas si facile".
Mis à jour
30 juillet 2021
L'Usine Nouvelle. - Vous publiez aux éditions Eyrolles, dans la collection Gafanomics, un ouvrage consacré aux plus belles erreurs de la transformation numérique. S'agit-il des erreurs particulières, ou d'erreurs stratégiques classiques déclinées pour le numérique ?
Vincent Giolito. - Il existe des erreurs propres à la transformation numérique. D'abord, parce qu'il s'agit d'un domaine où la compétence est relativement faible et surtout en construction. L'appropriation se fait au fil de l'eau. Pour beaucoup d'entreprises, la transformation numérique est une terre inconnue. Il est donc normal que l'on observe des erreurs. En outre, les compétences numériques sont très inégalement réparties dans l'entreprise. En forçant un peu le trait, on a d'un côté des geeks qui sont aguerris sur le sujet et de l'autre des salariés, et souvent des dirigeants, qui n'y connaissent rien voire qui sont allergiques au numérique. Une deuxième raison à ces erreurs tient au fait que le numérique crée un paysage mouvant, un environnement très difficile à appréhender.
Le principal problème ne relève-t-il pas de la gestion des ressources humaines ? Il faut intégrer des gens qui ont des modes d'opération très différents à ce qui préexiste. N'essaie-t-on pas de faire rentrer des ronds dans des carrés ?
[...]Cet article est réservé à nos abonnés L'Usine Nouvelle
Soutenez un journalisme d'expertise.