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[Elections fédérales] Le couple Macron-Merkel peut-il relancer l’Europe ?
Dès le 26 septembre, le gouvernement Macron devra convaincre l’Allemagne de le soutenir dans ses prochaines réformes de l’Union européenne. Jusqu’où la chancelière est-elle prête à le suivre ?
Tout porte à croire qu’Angela Merkel sera reconduite pour un quatrième mandat lors des législatives de dimanche. Emmené par Emmanuel Macron, le couple franco-allemand aura donc la lourde tâche de relancer l’Europe, malmenée par le Brexit et les sentiments populistes. Selon une source gouvernementale, le chef de l'Etat français fera donc ses propositions à Berlin dès le 26 septembre, suffisamment tôt pour qu’elles soient prises en compte dans les négociations de formation du futur gouvernement allemand.
Mais alors que l’Allemagne s’est souvent montrée intransigeante par le passé, notamment sur l’austérité budgétaire, que peut obtenir le président français de son partenaire ? "Il y a un véritable effet Macron en Allemagne qui lui est favorable, répond Ulrike Franke, spécialiste du franco-allemand à l’European Council on Foreign Relations à Berlin. De plus, les politiques allemands sont conscients du risque de voir revenir Marine Le Pen revenir en 2022, si aucune réforme n’est menée en Europe. Enfin, je ne pense pas que les citoyens aient encore envie d’endosser le rôle du méchant en Europe, surtout si d’autres pays suivent les idées de Macron". Tout ceci porte à croire que l’Allemagne est prête à plusieurs concessions.
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Déjà, les lignes ont commencé à bouger. "Nous devons certainement renforcer la gouvernance de la zone euro", a ainsi déclaré Angela Merkel lors de la venue d’Edouard Philippe vendredi 15 septembre. Autrement dit, la chancelière soutient le projet de création d’un poste de ministre des Finances et d’un Parlement européen ainsi que celle d’un Fonds monétaire commun, sur la base du Mécanisme européen de stabilité (MES). Mais, dans le détail, des divergences de vue subsistent. Pour l’Allemagne, si l’objectif est d’aider les pays en difficulté à mieux gérer leurs politiques budgétaires, la relance de la croissance doit encore être abordée plus précisément. De plus, toute mutualisation des dettes est totalement exclue.
Travailleurs détachés et Europe de la défense
L’entente franco-allemande pourrait aussi porter ses fruits sur d’autres sujets chers aux deux chefs d’Etats : les négociations d’une révision de la directive sur les travailleurs détachés, sur lesquelles Macron a pris l’initiative, et la création d’une Europe de la défense. En juillet, un accord est déjà tombé sur un avion de combat franco-allemand, dont le développement fera l’objet d’une feuille de route commune d’ici mi-2018. En revanche, d’autres pierres d’achoppement seront plus compliquées à négocier, comme une harmonisation des règles fiscales pour les entreprises ou l’idée d’un "Buy European Act". Sur ce dernier point, l’idée d’un protectionnisme envers les investisseurs non-européens avait été avancée outre-Rhin par Sigmar Gabriel (SPD), alors ministre de l’Economie, agacé par la vague de rachats chinois d’entreprises allemandes. Mais pour sa part, Angela Merkel a rappelé à plusieurs reprises, notamment lors de son voyage en Chine, qu’elle rejetait toute idée de protectionnisme économique, soutenue en cela par les fédérations patronales.
A ce jour toutefois, toutes ces hypothèses sont encore ouvertes. Tout dépendra en effet de la future coalition formée. "Si c’est à nouveau une grande coalition CDU-SPD, les choses seront plus faciles pour Emmanuel Macron, car les deux partis sont convaincus des réformes à mettre en place. Ils resteront donc dans la même lignée", estime Ulrike Franke. A l’inverse, une coalition avec les libéraux du FDP entraînera un coup de barre à droite, qui sera moins aisé à gérer pour Emmanuel Macron. Christian Lindner, le chef du FDP, a d’ores et déjà fait savoir que "tout ce qui va dans la direction d’un transfert financier au niveau européen, que ce soit un budget de la zone euro ou une union bancaire, est une ligne rouge" pour eux.
Enfin, les scores de l’extrême-droite sont aussi à observer. "S’ils dépassent les 10 %, il faudra que le gouvernement prenne en compte ce sentiment anti-européen dans la population", assure Ulrike Franke. Dernier facteur, il n’est pas question que l’Allemagne fasse un chèque en blanc. "Il faut d’abord que la France montre qu’elle est prête à mener des réformes sur l’emploi et sur le respect du traité de Maastricht, avance Oskar Niedermayer, politologue à l’Université libre de Berlin. Angela Merkel le sait : les Allemands accepteront des réformes en Europe, mais ne sont pas prêts à payer pour les autres".
A Berlin, Gwénaëlle Deboutte
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