[Edito] De quoi les Macronomics sont-elles le nom ?
Après les Abenomics et les Trumponomics, les médias anglo-saxons évoquent déjà les Macronomics.
Mis à jour
17 mai 2017
Pour la première fois dans l’Histoire, le président français parle mieux l’anglais que le président américain. Est-ce cela, les macronomics ? A en croire les médias anglo-saxons auteurs de l’expression, c’est la mère des ruptures : ce président français est ouvert sur l’extérieur et bien dans son siècle. De quoi bâtir un storytelling ! Après les Abenomics – ce choc d’inflation infligé à un Japon englué dans la récession - et les Trumponomics – un populo-protectionnisme obsédé de baisse d’impôts, il y aurait donc des Macronomics. Mais quelle macro-économie sera la Macron-économie ?
Ce genre de raccourci allie le fond et la forme. Le style, et le contenu. L’un influence l’autre : l’économie repose avant tout sur la confiance. Les marchés financiers ont grimpé en flèche à l’arrivée de Trump, même si ses partisans n’étaient pas majoritaires. Les marchés ont aussi salué – après le premier tour – l’avènement d’Emmanuel Macron, qui les sauvait du spectre Mélenchon-Le Pen et de l’explosion de l’euro. Le Financial Times n’avait jamais parlé de Hollandonomics ou de Sarkonomics, alors que leurs programmes étaient aussi développés. De quoi, alors, les Macronomics sont-ils le nom ?
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Une chance insolente. Emmanuel Macron a la baraka. La Mer rouge s’est ouverte devant lui, les primaires de droite choisissant un candidat très à droite et les primaires de gauche un candidat très à gauche. Pour réussir le redressement, il lui faudra encore plus de chance. Hollande en avait, qui a bénéficié en milieu de mandat de l’"alignement des planètes" (taux, pétrole, dollar). Mais ses décisions initiales aberrantes l’avaient plombé. Macron saura-t-il profiter de l’embellie économique en cours ?
Une volonté de commencer par le plus dur : il a reproché à Hollande d’avoir pris trop tard, et à moitié, les mesures en faveur des entreprises. Lui a annoncé la couleur, et a été élu quand même : il a donc toute légitimité pour réformer. Mais tiendra-t-il face à la rue ?
Un modèle scandinave assumé : la flat tax est inspirée du modèle suédois, les 12 élèves par classe du modèle finlandais et l’accompagnement des chômeurs, contrepartie d’un code du travail allégé - la flexisécurité - du modèle danois… C’est la première fois qu’un homme politique français s’inspire de modèles étrangers. Parce qu’il parle anglais ?
Des patrons de startup macrolâtres : depuis qu’il a accompagné la French Tech à Los Angeles, les startuppers sont tombés sous le charme. La preuve : notre confrère BFM Business a eu tellement de mal à en trouver qui n’aient pas participé au financement de Macron qu’il craignait d’enfreindre les règles d’équilibre du CSA !
Le refus d’être un "président normal". Ses premières mises en scène le montrent : il a l’obsession de sa place dans l’Histoire, comme Mitterrand ou De Gaulle. Aujourd’hui, marquer son époque supposerait de redonner à la France un rôle de leader en Europe, laquelle passe par sa puissance économique.
S’il échoue, Macron sera celui qui a élevé la dernière digue face au Front National… pour mieux lui ouvrir les vannes. S’il réussit, il risque quand même de connaître un destin à la Barak Obama ou Michael Gorbatchev : admirés, voire adulés à l’extérieur de leur pays, ils étaient très critiqués à l’intérieur de leurs frontières. La politique fait l’économie, mais l’économie fait aussi la politique : de la réussite des macronomics dépend le destin de la France.
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