Echec de la négociation sur l’assurance-chômage, et maintenant ?
Les partenaires sociaux n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur une réforme de l’Assurance chômage dans le cadre de ce que leur avait demandé le gouvernement. A lui, maintenant, de prendre les décisions qui fâchent.
La séance n’a pas duré longtemps. Une heure après être entrés en réunion au siège du Medef, les négociateurs chargés de réformer l’Assurance chômage à la demande du gouvernement, ont commencé à sortir. Denis Gravouil, de la CGT, a twitté pendant la discussion une photo du document remis par les organisations patronales et proposant une contribution des employeurs de 5 euros par contrat de travail court, afin d'alimenter un compte permettant aux salariés précaires de se former.
5 € pour (certains) CDD ... en parallèle à la baisse des droits ! pic.twitter.com/RBOzhqoaH5
— gravouil (@DenisGravouil) 20 février 2019VOS INDICES
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Or les syndicats, et le gouvernement, attendaient des mesures qui permettent de changer le comportement des employeurs abusant des contrats courts - et pas seulement de traiter les conséquences, pour les salariés précarisés par l’enchaînement de ces contrats.
"Torts partagés"
La CPME avait déjà préparé son communiqué, envoyé quelques minutes seulement après la fin de la séance. "Cette rupture à torts partagés est d’autant plus regrettable qu’elle intervient dans une période où la nécessité de réformer le dispositif actuel est une évidence", déplore l’organisation patronale représentative des PME. Après avoir critiqué l’attitude des syndicats, la CPME s’en prend également aux "maladresses de l’exécutif, dans un contexte social tendu". Avant de poursuivre : "Le risque est aujourd’hui bien réel de voir le gouvernement s’engager dans une voie sans issue. Si tel devait être le cas, il en assumerait les conséquences sur l’emploi".
Cette reprise en main par l'Etat est effectivement prévue. Ce matin, sur BFM TV, la ministre du Travail Muriel Pénicaud avait indiqué qu’en cas d’échec de la négociation, le gouvernement "décidera par décret" de la suite. Elle a rappelé qu’un des buts de la réforme attendue était de prendre "une mesure très forte, vigoureuse pour lutter contre la précarité". Elle a confirmé qu’elle prendrait le temps de "concerter", comme le lui demandent à la fois les organisations patronales et la CFDT. Le gouvernement cherche aussi à réaliser 3 à 3,9 milliards d’euros d’économies sur l’assurance chômage.
Le paritarisme très fragilisé
La CFDT, dans un communiqué, a précisé sa position pour les discussions à venir avec le gouvernement : "Les demandeurs d’emploi ne doivent pas être les grands perdants d’une réforme qui serait guidée par la seule recherche d’économies budgétaires. Le chômage n’est pas un choix et les demandeurs d’emploi doivent donc être indemnisés correctement et être accompagnés vers l’emploi".
Syndicats et patronat vont maintenant se renvoyer la responsabilité de cet échec, qui met à terre un dispositif central du paritarisme français, la gestion de l'Assurance chômage. La CPME appelle d’ailleurs à "refonder le paritarisme". "A défaut, et si rien ne change, les mêmes maux produisant les mêmes effets, il y a fort à parier que le principe même de la négociation interprofessionnelle ait vécu", écrit l’organisation.
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