Devant l'usine de Flins, les salariés de Renault et Stellantis manifestent leurs inquiétudes quant à l'avenir de la filière

A l'appel de la CGT métallurgie, des employés de Renault et de Stellantis se sont rassemblés mardi 22 juin devant le site de Flins (Yvelines) pour protester contre les suppressions de postes et les fermetures d'usines. Une action similaire était menée devant l'usine PSA de Sochaux. 

 

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Devant l'usine de Flins, les salariés de Renault et Stellantis manifestent leurs inquiétudes quant à l'avenir de la filière
Employés de l'usine de Flins réunis lors d'une manifestation le 17 juin dernier.

Le climat social est tendu chez les deux poids-lourds de la filière automobile française. Nouvelle illustration ce mardi 22 juin : 350 personnes se sont réunies devant le site Renault de Flins (Yvelines). Des employés rassemblés à l'appel de la CGT métallurgie pour protester contre les suppressions de postes et les fermetures d'usines prévues par le plan d'économie du constructeur.

Un rassemblement auquel étaient conviés des ouvriers de Stellantis (ex PSA), dont le calendrier de production est fortement perturbé par la pénurie de semi-conducteurs. Une mobilisation avait lieu simultanément devant le site PSA de Sochaux (Doubs), contraint de stopper sa production plusieurs semaines en mai. Un appel à la grève a été lancé sur les deux sites français.

Le projet pour Flins en question

Si le site de Flins ne fait pas partie des sites menacés de fermeture (mais il va devoir cesser ses activités d'assemblage), Denis Bréant, responsable du secteur automobile FTM-CGT, ne croit pas à une reconversion du site sans casse sociale. "On n'a pas du tout confiance dans ce projet", lâche-t-il. Conformément aux annonces faites dans le cadre du plan d’économies en mai 2020, le site d'assemblage des Renault Zoé électriques et Nissan Micra abandonnera en 2024 la production de véhicules finis pour se spécialiser dans l’économie circulaire. Il reprendra les activités de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), voué à fermer, pour se positionner sur le reconditionnement de véhicules d’occasion. Le constructeur promet de générer à terme 3000 emplois à Flins, soit l’équivalent de l’effectif cumulé de Flins (2 600 personnes) et Choisy (260 salariés). Notamment en créant une unité de production de masques et un pôle dédié au stockage d'énergie stationnaire en partenariat avec la start-up allemande betteries AMPS GmbH.

Inquiétude face au plan stratégique de Renault

"Nous sommes face à un projet d'économie réévalué à 3 milliards d'euros et qui est exclusivement axé sur des suppressions de postes, les délocalisations, la baisse des volumes de ventes... Alors que Renault a reçu 5 milliards d'euros de PGE, commente Laurent Giblot, délégué de la centrale CGT chez Renault. C'est un démantèlement avec des aides de l'Etat". Mais au-delà des inquiétudes économiques, les salariés critiquent les nouvelles orientations des constructeurs, notamment en matière de véhicules électriques. "Sous prétexte de remédier à la destruction de la planète, on nous vend l'électrification qui devient dans les faits un moyen de délocaliser les activités, juge Denis Bréant. Sur les 10 véhicules les plus vendus du groupe, seulement trois sont assemblés en France. Avec le passage au tout-électrique, je me demande combien de sites de production Renault comptera la France dans 15 ans…"

Série de mobilisations

Les manifestations de Flins et de Sochaux traduisent le climat social tendu qui s'est installé depuis le début de l'année 2021 sur la filière automobile française. Depuis mars, les mouvements sociaux se sont multipliés dans un secteur affaibli successivement par la crise sanitaire, la pénurie de matières premières (Stellantis a annoncé que la pénurie de semi-conducteurs avait amputé sa production de 190 000 véhicules au premier trimestre) et les plans de sauvetage. Le 6 mai, devant l'usine PSA de Douvrin (dont le projet de délocalisation en Hongrie de la production d'un moteur a été abandonné par le constructeur) et celle de Renault au Mans, 1 500 personnes avaient fait le déplacement. Fragilisées par la baisse des ventes de voitures thermiques, les fonderies sont également en ébullition. Lundi 21 juin, un accord provisoire a mis fin à huit semaines de grève à la fonderie de Bretagne de Renault, où sont produits les châssis de la marque au losange. Avant une reprise des négociations en septembre.

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