Désendettées, les entreprises cotées sont en quête d’investissement
Les entreprises du SBF 120 ont profité de la crise pour réduire fortement leur endettement, tout en maintenant leur trésorerie à un niveau élevé. Elles se retrouvent aujourd’hui assises sur un tas d’or, avec une forte capacité d’endettement.
La crise n’en finit pas de transformer les habitudes des entreprises. Selon une étude réalisée par le cabinet de conseil financier bfinance, les grands groupes du SBF 120 (les 120 plus fortes capitalisations boursières à Paris) n’ont jamais eu autant de liquidités disponibles. En 2013, la trésorerie totale du SBF 120 atteignait 185 milliards d’euros.
Les directions financières des grands groupes ont en effet serré les boulons, pour amorcer un fort mouvement de désendettement. "Leur endettement brut à fortement reculé en 2013, à 511 milliards d’euros, explique Emmanuel Léchère, le directeur des études de bfinance. Les encours de trésorerie sont restés stables, à un niveau élevé, et la dette nette a baissé de 10 % en un an."
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Certes, les chiffres d’affaires ont légèrement décru en 2013 (-1 %). Mais ces entreprises cotées ont travaillé sur leurs marges opérationnelles, qui ont progressé de 3 %. Conséquence : elles se retrouvent assises sur un tas d’or.
Une forte capacité à s’endetter
"On sent venir un changement de paradigme, reprend Emmanuel Léchère. Pendant la crise, on gardait son cash, on cherchait à sécuriser ses financements. Aujourd’hui, il y a une réflexion sur ce que l’on va faire de ce cash, soit participer à la vague de fusions-acquisitions, soit optimiser sa dette."
D’autant que les grands groupes, en plus d’avoir réduit leur endettement, ont accès de grandes ressources de financement pour accélérer leur activité. Notamment parce que, échaudés par la crise des liquidités bancaires de 2008, ils ont pour une large part décidé de diversifier leurs sources d’accès au cash.
Relancer les acquisitions
Selon bfinance, 67 % des financements de la dette des entreprises du SBF 80 (le SBF 120 sans le CAC 40) se faisaient en dehors du crédit bancaire en 2013, contre 61 % en 2011. Pour le CAC 40, ces financements désintermédiés atteignent 85 % de leur dette (79 % en 2011). "Il s’agit vraiment d’un choix de leur part de diversifier leurs financements, car elles pourraient continuer à trouver des crédits bancaires", assure David Laugier, le directeur général de bfinance.
Aujourd’hui, avec un levier d’endettement historiquement faible, les entreprises du SBF 120 se trouvent donc en ordre de bataille pour mettre en place une stratégie de conquête plus offensive. Qui devrait plutôt s’orienter vers le rachat d’autres entreprises. "Etant donné les grandes incertitudes économiques, le rachat de part de marché par l’acquisition d’une entreprise est plus facile que l’investissement dans de nouvelles capacités de production", estime David Laugier.
Arnaud Dumas
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