Des drones dans les estives, projet lauréat d'un concours d'innovation dans l'agriculture
Du 24 au 26 février, les Chambres d’agriculture et les instituts techniques agricoles organisaient deux concours pour réunir étudiants et professionnels autour de projets entrepreneuriaux et digitaux destinés aux filières agricoles et agroalimentaires.
Mis à jour
28 février 2017
Installés derrière leurs ordinateurs, Marc Moreau, Thomas Seyer et Jérémy Marcheras (photo), qui terminent leurs études d’ingénieurs agronomes et en biologie océanographique, forment leur équipe pour le concours A green start-up, porté par l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA). Ils ont moins de deux jours pour finaliser un pitch consacré à leur projet de ferme à insectes automatisée et industrialisée, avec valorisation ses propres déchets sous forme d’engrais, pour répondre en priorité aux besoins de l’aquaculture avant d’envisager des applications pharmaceutiques et cosmétiques et, dans un second temps, le marché de la nourriture humaine. Pour développer leur idée, sur laquelle ils planchent depuis plusieurs mois, ils recherchent des compétences en marketing, en design et en automatismes.
VOS INDICES
source
1005.24 +3.41
Avril 2023
Huile de palme - Malaisie
$ USD/tonne
141.1 +2.25
Mars 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 10.12 − Filet d'escalope de poulet standard UVCI
Base 100 en 2015
138.3 +3.6
Mars 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 10.51 − Lait liquide et crème de lait
Base 100 en 2015
"Nous voulons montrer que chaque secteur d’activité a besoin de faire venir des compétences d’autres secteurs, autour de projets réels. Des professionnels et des étudiants peuvent présenter leur projet ou concourir en équipes. Des structures se sont créées après des concours précédents", indique Aurélie Beaupel, consultante et conceptrice de compétitions, en charge d’A green start-up depuis son lancement en 2014. 13 éditions régionales ont eu lieu, parallèlement aux éditions nationales annuelles. Parallèlement à ce concours, l’APCA accueille dans ses locaux parisiens un hackaton organisé par Api-Agro, une entreprise qui propose des services liés à la stratégie et à la visualisation de données, sous l’impulsion de l’Association de coordination technique agricole (Acta), qui regroupe les instituts techniques. Les 80 participants des deux concours présenteront les fruits de leurs travaux dimanche 26 février au Sima, le mondial des fournisseurs de l’élevage, devant des jurys composés de professionnels.
Après la présentation des projets, les équipes se forment au moyen de grands tableaux et de mémos.
"Il faut créer un écosystème entre utilisateurs et fournisseurs de données, en plus des prestations que nous offrons", renchérit Théo-Paul Haezebrouck, chargé de mission Projets numériques à l’Acta, en charge du hackaton. Pour ce faire, A green start-up et Api-Agro ont sélectionné une liste de projets (respectivement 14 et 10) et proposé à une quarantaine de participants, aussi bien étudiants que professionnels – les inscriptions étant ouvertes à tous – de plancher sur de nouvelles solutions pour l’agriculture. Création d’outils d’aide à la décision pour l’Institut de l’élevage, mise au point d’un site Web et de visualisation de données pour l’Institut de l’aviculture et l’Institut de l’abeille, appui en compétences pour une start-up qui conçoit et commercialise des produits cosmétiques biologiques issus de cultures françaises, mise au point d’un tableau de bord digital pour les exploitants agricoles avec les données bancaires, leur comptabilité et les alertes météo... : les projets sont multiples.
Des profils complémentaires
La diversité des profils est, elle aussi, au rendez-vous. Porteuse de projets sur A green start-up, Elisabeth Ndanga, étudiante en master à l’Institut d’administration des entreprises de Brest, souhaite créer une entreprise industrielle de viande de porc au Cameroun. "Qui dit viande industrialisée dit élevage : nous comptons disposer de notre propre cheptel", espère-t-elle. A travers A green start-up, elle recherche des compétences en élevage, en hygiène-sécurité-environnement et en commerce. Si elle remporte le concours, elle souhaite approfondir sa démarche, notamment en élaborant un business plan.
Conseiller à la Chambre d’agriculture d’Ariège, Ludovic Dedieu (qui sera le lauréat du concours) réfléchit pour sa part à un dispositif de drones destiné à surveiller les ovins et les bovins en estive, la période de l'année au cours de laquelle les troupeaux paissent sur les pâturages de montagne. "Jusqu’à 2000 animaux peuvent être répartis sur des surfaces de 2000 hectares", rappelle-t-il. Pour simplifier le travail des bergers, des outils Web et mobiles pourraient permettre de suivre la localisation des animaux, lesquels peuvent se perdre ou bien se blesser. Il recherche des profils liés à la robotique, au droit (pour la réglementation liée aux drones), et à l’économie, pour dessiner une solution viable. Trois étudiants comptent pour leur part enrichir Glouton, leur projet de start-up commercialisant des box de fruits et légumes locaux invendus ou déclassés sur les campus universitaires, en enrichissant l’équipe qu’ils ont formé en janvier lors du Salon des productions végétales d’Angers.
Des usages forcément appliqués
Comme pour A green start-up, "chaque cas d’usage est quand même très appliqué", explique Théo-Paul Haezebrouck, qui met en avant l’implication des instituts techniques agricoles dans le hackaton d’Api-Agro (transformer et analyser les données climatiques du colza pour Terres inovia, élaborer un outil interactif et ergonomique permettant d’identifier les conditions climatiques extrêmes qui peuvent impacter la production du blé en France pour Arvalis, etc). Si tous les projets ne sont pas assurés de passer le week-end, des regroupements d’équipes pouvant avoir lieu dans chaque concours, cette émulation prouve néanmoins que les "geeks" et les créateurs de start-up semblent avoir de beaux jours devant eux dans l’agriculture.
Palmarès de la 3e édition nationale d'Agreen'Startup
1er prix : Air Patou de Ludovic Dedieu - Des drones pour le pastoralisme
Ce conseiller de la Chambre d'agriculture de l'Ariège a pour projet d'utiliser des drones dans les estives pour simplifier le travail des bergers dans la surveillance de leur troupeau dans les massifs. Cette technologie pourra prévenir dans l'avenir l'attaque de prédateurs.2e prix : Captain Farm - Des outils de webmarketing pour la vente directe
Emmanuelle Tavenaux et Mathilde Baillehache ont lancé depuis quelques mois l'agence de webmarketing Captain Farm, qui s'adresse aux agriculteurs qui font de la vente directe. Elles proposent aux agriculteurs des outils de communication et des outils digitaux pour développer leur offre de vente directe sur le web.3e prix : Nutreets de Guillaume Pelet
Nutreets propose de combiner les processus productifs des activités maraîchères et piscicoles sur la base de technologies innovantes avec une valorisation des rejets et une économie des ressources.Prix coup de cœur : Pass-e-Flore
Julien Devienne et Adrien Arnoult proposent au grand public de pouvoir acheter des plantes rares et originales, souvent uniquement accessibles aux collectionneurs.Prix bonus : Agro Dashboard
Sébastien Grandpré et Michael Graciano, deux conseillers de la Chambre d'agriculture du Loir-et-Cher proposent un tableau de bord simplifié pour l'agriculteur, un guichet unique pour toutes ses démarches administratives.
Des drones dans les estives, projet lauréat d'un concours d'innovation dans l'agriculture
Tous les champs sont obligatoires
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