[Comparons les programmes] Quelle politique industrielle les candidats veulent-ils mener ?
A J-2 du premier tour de l'élection présidentielle, la rédaction de L'Usine Nouvelle vous propose de comparer point par point les programmes des principaux candidats. Quelles sont les propositions de François Fillon, Benoît Hamon, Marine Le Pen, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon en matière de politique industrielle ?
FRANÇOIS FILLON
Pour accélérer la transition numérique des entreprises, il entend poursuivre et accélérer les efforts en faveur de l’industrie du futur. Le candidat des Républicains veut aussi renforcer Bpifrance en lui donnant "les moyens d’un fonds souverain" et créerait de nouveaux fonds sectoriels dans des domaines de pointe comme la blockchain ou les Agritech. Il plaide en revanche pour une poursuite des privatisations. En matière de fiscalité, le dispositif de suramortissement fiscal des investissements, arrivé à échéance depuis le 14 avril, serait reconduit jusqu’en 2019 et certaines taxes de production seraient réduites. Deux demandes fortes des lobbys industriels qui ne figuraient pas dans son programme initial.
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BENOÎT HAMON
Défenseur d’un Etat stratège fort, le candidat était favorable à une nationalisation de STX France, avant l’accord trouvé par le gouvernement avec le repreneur Fincantieri. Pour le reste, Benoît Hamon veut instaurer un pacte national de la commande publique responsable, avec comme objectif d’accorder 50 % des marchés publics à des PME et réduire l’impôt sur les sociétés des entreprises qui investissent dans leur entreprise.
MARINE LE PEN
La candidate du Front national souhaite élaborer un "plan de ré-industrialisation" en collaboration avec les entreprises, sans plus de précision. Elle défend la création d’une filière française de l’hydrogène. Pour anticiper les conséquences de la transformation numérique de l’économie, elle souhaite instaurer à Bercy un secrétariat d’État dédié aux mutations économiques. Si elle est élue, elle aussi créerait un fonds souverain pour protéger les entreprises de prises de contrôle hostiles et prendre des participations dans des secteurs porteurs. Dans les faits, Bpifrance assure déjà cette fonction.
EMMANUEL MACRON
Pour soutenir la modernisation de l’industrie, le candidat propose de créer un fonds pour l’industrie et l’innovation, doté de 10 milliards d’euros. Ce fonds devrait servir à financer l’industrie du futur, la transition énergétique et la réindustrialisation des territoires. Il défend aussi la création de fonds de retournement régionaux pour aider les entreprises en difficulté. Emmanuel Macron estime que l’Europe est le meilleur échelon pour mener une politique sectorielle volontariste. Il entend promouvoir le développement d’une filière autour de la transition écologique, sur le modèle de la politique spatiale européenne.
JEAN-LUC MÉLENCHON
En matière de politique industrielle, le candidat de la "France insoumise" défend le retour de la planification avec la création d’un commissariat à la planification écologique, qui pilotera notamment les pôles de compétitivité. Il plaide pour une politique sectorielle pour développer de nouveaux secteurs comme l’économie de la mer et l’espace. Il n’exclut pas non plus de faire usage d’un "droit de réquisition" en prenant le contrôle d’entreprises industrielles dont l’activité est jugée stratégique, comme Alstom et Arcelor-Mittal, si nécessaire.
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