Comment l’épargne salariale pourrait financer les PME
La réforme de l’épargne salariale, portée par Emmanuel Macron, dans sa loi sur l’activité doit financer un peu plus les PME et ETI. Mais les véhicules financiers pour investir dans le capital de ces sociétés sont souvent plus risqués que les actions cotées. La nouvelle loi devra donc manier incitation et prudence.
La réforme de l’épargne salariale devrait bénéficier au financement des PME. C’est en tout cas l’un des objectifs affichés du gouvernement, qui consiste à orienter les fonds collectés vers les PME et les entreprises de taille intermédiaire (ETI). Le rapport du Copiesas (Conseil d’orientation de la participation, de l’intéressement, de l’épargne salariale et de l’actionnariat salarié), attendu mi-décembre, devrait donner des pistes en ce sens.
"L’épargne salariale est déjà fortement investie dans l’économie réelle, rappelle néanmoins Laure Delahousse, la directrice de l’épargne salariale à l’Association française de gestion financière, qui réunit les gestionnaires de portefeuille pour compte de tiers. Elle est investie à 50 % en actions aussi bien via les PEE (Plans d’épargne d’entreprise) que les Perco (Plans d’épargne pour la retraite collectifs)."
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Mais l’épargne salariale, dont les encours frôlaient les 111 milliards d’euros en juin 2014, est surtout investie dans le capital des grandes entreprises cotées en Bourse. Ce type de placement permet en effet aux gestionnaires des fonds de réduire le risque pour les salariés et d’assurer une certaine liquidité de cette épargne.
Un investissement plus risqué
Pour l’AFG, orienter une partie des fonds vers les plus petites entreprises reste néanmoins possible. Mais sous condition. "Investir une petite partie dans les PME et les ETI est intéressant car ce sont souvent des sociétés en croissance, mais c’est aussi un investissement plus risqué", prévient Laure Delahousse qui préconise de ne pas dépasser les 10 % des encours dans ces placements.
Techniquement, pour inciter les entreprises à diriger les encours actuels de l’épargne salariale vers des produits plus risqués et moins liquides, le Copiesas devrait préconiser une modulation du forfait social. Celui-ci, passé à 20 % en 2012, pourrait être réduit pour la partie affectée vers des produits de placement à plus long terme et destiné aux entreprises non cotées.
Pour les flux à venir, le Copiesas devrait suggérer d’autoriser d’en flécher une partie vers des fonds de prêts participatifs. Ces prêts permettent de financer les petites entreprises sans entrer au capital, un moyen plus simple de les financer. L’avantage pour les salariés consisterait en une rémunération plus attractive que les produits actuels, moyennant un blocage plus longs des sommes affectées.
"Le plus logique serait de financer les PME via le Perco, qui est un outil de placement de plus long terme, pointe Laure Delahousse. C’est également le plus dynamique en flux, il a collecté plus que le PEE l’année dernière."
Arnaud Dumas
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