[Chronique RH] Travailler ? Ok boomer !
Avouez-le, vous avez été agacé par votre ado (fils, fille, nièce, neveu, cousin...) qui à l'heure du repas ne lève pas la tête de l'écran de son smartphone. Vous l'avez réprimandé plusieurs fois. Il a relevé la tête, replongé sur son écran et à la fin des fins, quand vous lui avez demandé ce qu'il avait de plus important à faire que de participer au repas. Il a levé les yeux au ciel, vous a regardé avec un peu de pitié et a lâché "Oui ben c'est maintenant que je peux discuter avec les copains. Ils sont connectés boomer !".
Du agir bien ... au réagir vite
Vous avez été convaincu que la jeune génération est incorrigible, qu'elle passe à côté des bons moments de la vie ? Et pourtant vous faites sûrement tous les jours la même chose sans même vous en rendre compte. C'est Eric Goata, directeur général adjoint du cabinet Eleas qui révèle le pot aux roses. Pour ce spécialiste du bien-être au travail, la définition d'un bon travail a imperceptiblement mais sensiblement changé dans les entreprises. Avant, explique-t-il en substance, un travail bien fait était un travail fait selon les règles de l'art.
Aujourd'hui, tout cela a changé : répondre vite est devenue la référence. Instantanéité et réactivité sont devenues l'alpha et l'omega du labeur de qualité. Il s'agit bien sûr d'une tendance, mais nous sommes tous soumis à la pression du réagir vite qui s'est substituée à l'agir bien.
Bébé eau et bain
La tentation est alors grande de mettre en accusation les outils numériques, à commencer par Internet, les smartphones et les réseaux sociaux. C'est une erreur, c'est confondre la cause et l'effet. Pourquoi ? Parce qu'indique une étude réalisée par OpinionWay pour Eléas, les entreprises ont introduit de nouveaux outils sans accompagnement suffisant. Entendons-nous, on a appris aux salariés à s'en servir, mais on n'a pas anticipé les conséquences de ces outils. Il serait urgent d'apprendre à se concentrer, à prendre son temps... ou même de retrouver des réflexes comme dire bonjour comme on envoie un SMS, poursuit le directeur général délégué Eléas. Sinon, le ton autoritaire et haché du message va créer du stress. Qui s'étonnera encore que la vague de la méditation et autres yogas de toutes sortes se développent en même temps que les (mauvais) usages numériques se développent.
Pas plus qu'il ne faut accuser les réseaux sociaux du comportement de votre ado, pas davantage l'êtes vous de ces difficultés que vous avez à réfléchir. Avant de blâmer l'outil, réfléchissez à l'éducation que vous transmettez. Avant de sombrer dans la nostalgie du genre "Le travail c'était mieux avant", allez voir votre DRH pour qu'il incorpore dans son plan de formation la prise en compte de comportements adaptés aux nouveaux outils. Et, bonne nouvelle, parents ados et même grand-parents sont sur cette question réconciliés.
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