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A la demande du gouvernement, les partenaires sociaux doivent négocier une nouvelle convention pour l’assurance chômage. Le sujet est épineux, d’autant que le but est d’obtenir 1 à 1,3 milliard d’euros d’économie par an pendant trois années. Sans entrer dans les enjeux des relations entre le gouvernement et les organisations représentatives des salariés et des entreprises, il existe un enjeu paradoxal dans cette négociation.
Emmanuel Macron s’est fait élire sur un programme favorable aux entreprises, et a été souvent décrit comme le chantre de la startup nation, soit un pays où chacun se prendrait en charge et, pour paraphraser Raymond Barre (un ancien Premier Ministre que les moins de vingt ans ne connaissent peut-être pas), où les gens préfèreraient créer leur entreprise que d’être au chômage. L’acmé de cette démarche se déroula, quand le candidat, devenu Président, s’exclama en conclusion de son discours d’inauguration de la station F: "Entrepreneur is the new France". Tellement new que le mot "entrepreneur" était déjà utilisé par le grand économiste français Léon Walras, dont les considérations sur le rôle de ce dernier valent largement celles de Schumpeter serinées à longueur de journée.
Balle dans le pied ?
Mais là n’est pas le problème. Parmi les pistes sur la table de négociation figure la question de l’indemnisation des cadres, qu’il serait question de raboter ou du nécessaire retour à la dégressivité des allocations censée garantir un retour plus rapide à l’emploi. Gare à l’apprenti sorcier. Car quiconque traîne dans l’écosystème français des créateurs français sait qu’il est une blague populaire parmi les startupers : la première levée de fonds se fait.. chez Ursaff (ou Assedic) Ventures. On trouve, en effet, de nombreux créateurs qui, après deux ou trois années d’expériences professionnelles, négocient une rupture à l’amiable avec leur employeur. Avec leur indemnité, ils peuvent pendant 6 mois, 1 an, 2 ans lancer une entreprise, trouver leur modèle économique, pivoter le cas échéant et atteindre le rêve de nombre d’entre-eux : la traction.
Il y aurait quelque chose de paradoxal et pour tout dire d’un peu amusant à voir l’obsession comptable de l’inspection des Finances contribuer à saper le symbole d’un renouveau français : l’écosystème des startups. On prend les paris : l’entrepreneur disruptif ne fera pas le poids face aux certitudes de la forteresse de Bercy.
Christophe Bys est grand reporter à L'usine Nouvelle. Il a été rédacteur en chef adjoint de Stratégies Télécoms et Multimédias et rédacteur en chef de Sociétésdelinformation.net au cours des années 2000. A L'Usine Nouvelle, il suit de près les questions liés aux ressources humaines et au management et, plus généralement tout ce qui concerne le futur du travail. Il présente le podcast consacré aux femmes de l'industrie, anime Le pitch du lundi et est responsable éditorial du hors série annuel "Le guide de l'ingénieur"
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