Une bouffée d’air pour les industriels français. Depuis son pic en septembre 2013, les cours du baril de pétrole ont reculé de 16 % pour le Brent. Selon une étude réalisée par l’institut Coe-Rexecode, l’impact de cette baisse est loin d’être neutre pour les résultats des entreprises françaises. En tenant compte des consommations intermédiaires de produits raffinés des entreprises, l’institut économique estime que l’évolution des cours de pétrole a permis depuis un an un gain équivalant à 1,2 % de l’excédent brut d’exploitation pour les entreprises dans l’ensemble de l’économie.
Pour l’industrie, l’économie potentielle se monte même à 2,9 % de leur EBE selon les calculs de Coe-Rexecode, soit environ 2 milliards d’euros de gain. Pour 2014, l’impact de la baisse des cours du pétrole est donc plus important pour les industriels que le CICE. L’industrie manufacturière ne devrait profiter que d'1,8 milliard d’euros de CICE lors de la première année du crédit d’impôt, avant la montée en charge du dispositif.
Une baisse des prix pour le consommateur ?
L’effet de la baisse des cours varie cependant fortement selon les secteurs industriels. Il est très fort dans l’industrie chimique, où les achats en produits énergétiques représentent en moyenne 14,6 % du coût de la production. Dans ce secteur, les gains se montent à 22,6 % de l’EBE. Autre domaine fortement impacté, le transport qui devrait économiser l’équivalent de 11,8 % de son EBE cette année. En revanche, l’impact est plus limité pour la métallurgie (avec une restitution de 2 % de son EBE), les fabricants de produits en plastique ou caoutchouc (2,4 % de l’EBE) ou les activités de services scientifiques et techniques (1,4 % de l’EBE).
Pas sûr pour autant que la baisse de la facture énergétique profite principalement à la reconstitution des marges des industriels. "Il est probable que l’avantage issu de l’amont soit rétrocédé aux utilisateurs en aval sous forme d’une baisse de prix", souligne l’étude de Coe-Rexecode, qui estime aussi que ses calculs ne prennent pas en compte l’effet des taxes, importantes sur les produits pétroliers.
Solène Davesne