Chez Goldman Sachs, le courtage de matières premières ne paie plus autant
Pas assez volatils. C’est, en substance, ce que la banque américaine la plus connue dans le négoce de matières premières reproche aux marchés de matières premières.
Mis à jour
18 juillet 2017
Au deuxième trimestre 2017, l’activité courtage – soit l’achat et les revente d'actifs, parmi lesquels les matières premières – de Goldman Sachs a vu ses revenus plonger de 17%, à 3,05 milliards de dollars. Les revenus dégagés de son activité de trading sur le marché obligataire (courtage de matières, devises et autres actifs liés aux taux d'intérêt, dits "fixed income") ont même chuté de 40% à 1,16 milliard de dollars. C'est habituellement une source importante de revenus pour la banque américaine, généralement plus dépendante des marchés de taux que ses rivales. En comparaison, Bank of America a vu chuter ses revenus liés au courtage de 9%, et et 14% sur l'activité fixed income. JPMorgan Chase a vu reculer les siens de 14% et Citigroup de 7%.
Goldman Sachs a tout de même réalisé sur la période avril-juin un bénéfice net part du groupe de 1,63 milliard de dollars (1,41 milliard d'euros), quasiment inchangé par rapport à la même période de 2016 grâce à une réduction de ses coûts et à de bons résultats dans ses activités de gestion d'actifs et de prêts aux entreprises.
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Goldman Sach en plein questionnement sur les matières premières
Cette activité a pâti, selon Goldman Sachs, "d'un environnement difficile marqué par de faibles niveaux de volatilité, une faible activité des clients et de façon générale des conditions difficiles pour les intermédiaires sur les marchés". La banque ne communique jamais ses résultats de courtage sur le seul segment matières premières. Mais une source reprise par Bloomberg affirme que la banque d'investissement a réalisé en 2016 un chiffre d'affaires de 1,1 milliard de dollars sur les matières premières, alors qu'en 2009, une période de très grande volatilité, le Sénat américain estimait cette composante de son activité à 3,4 milliards de dollars.
Début juillet, la banque américaine de conseil et d'investissement avait tenu un conseil d'administration en grande partie dédié à l'analyse de son activité matières premières. L'objectif était de comprendre pourquoi cette activité venait de réaliser sa pire performance en dix ans. Et quelques jours auparavant, le 29 juin, ses analystes matières, sous la houlette du très écouté Jeffrey Currie, publiaient une note dans laquelle ils se demandaient à propos de la baisse des prix du pétrole: "comment avons-nous (nous et le marché) pu autant nous tromper?" Les experts de Goldman Sachs citaient alors des facteurs "imprévisibles" comme le retour de la Libye et du Nigeria sur le marché pétrolier, ou l'impact de la météo sur les rendements agricoles. Mais reconnaissaient également avoir sous-estimé "la célérité de la mise en place d'une stratégie auto-destructrice des producteurs de commodités en réponse à une hausse des prix", ces derniers destockant pour bénéficier de la moindre hausse au risque de faire s'effondrer à nouveau les cours.
Bref, le négoce de matières n'est pas à la fête chez Goldman Sachs. La banque affirme pourtant ne pas envisager de se retirer de cette activité, comme l'ont fait ses concurrentes Bank of America - Merrill Lynch, la Deutsche Bank, JPMorgan Chase et Morgan Stanley. Il faut rapeler à ce point que on PDG, Lloyd Blankfein, est lui-même un ancien trader en matières.
Avec Reuters (Sweta Singh à Bangalore et Olivia Oran à New York, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Véronique Tison)
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