"Casablanca Finance City veut accueillir des opérateurs asiatiques", selon Saïd Ibrahimi, DG de CFC
Entretien express avec Saïd Ibrahimi, directeur général de Casablanca Finance City, réalisé à l'occasion de la journée économique de l'Institut du monde arabe à Paris le 25 novembre.
L'Usine Nouvelle : Comment la place Casablanca Finance City va finir cette année ?
Said Ibrahimi : Positivement. Nous aurons un total de près de 60 entreprises labellisées CFC [voir encadré NDLR]. Nous avons notamment accueilli cet été le fonds initié par la BAD "Africa50 dédié aux infrastructures en Afrique qui va s'installer à Casablanca.Ceci suite à un appel d’offre concurrentielle et après une mise en perspective des offres de plusieurs pays africains, Casablanca et le statut CFC ont été choisis parce qu’ils proposaient la meilleure offre. C’est la BAD qui l’affirme, elle même. Africa50 va mobiliser d’énormes capitaux pour financer les infrastructures sur le continent. C'est un fait majeur pour notre place.
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Le concept de cité financière "continentale" que vous faites la promotion pour Casablanca est en voie de se confirmer donc...
Oui, et d’une manière satisfaisante au vu de l'’intérêt international manifesté pour CFC. Je vous rappelle que l’Afrique est au cœur des problématiques d’aujourd’hui. Le potentiel de développement y est très important, notamment pour des entreprises de la finance. or celles-ci ont pris conscience qu’elles ont besoin d’une plate-forme à la fois stable et viable avec un environnement et un écosystème favorables pour y mener leurs affaires, ce qu'apporte CFC.
Que manque-t-il encore à la place de Casablanca ?
Notre place est bâtie autour de trois catégories d'acteurs. Les institutions financières au sens large à l’exception de la banque de détail, les services professionnels comme les avocats, consultants, analystes financiers, auditeurs, experts comptables etc… et enfin les sièges régionaux de multinationales.
Chacune de ces catégories est aujourd’hui représentée dans notre écosystème et nous ajoutons sans cesse des prestations à l'exemple de l'arbitrage international qui va être relancé à Casablanca et autour duquel est organisé un colloque ce 28 novembre.
Donc il y a là l’éventail complet et conforme à la vision que nous en avions au départ.
Les résultats sont encourageants car nous sommes passés de 22 labels CFC fin 2013 à 60 fin 2014 et nous espérons une centaine fin 2015. Mais nous voulons encore grandir !
Quelles sont les facteurs d'attractivité d’une place financière ?
Plusieurs ingrédients : la stabilité, la régulation, l’infrastructure et la connectivité font partie des critères. Sur la base de ceux-ci, je ne pense pas qu’il y ait d’autres places dans la région ouest et nord africaines qui soient au niveau de Casablanca.
Pourtant, les places du Caire ou d'Abdjian relèvent la tête, Lagos s'affirme et Johannesbourg reste de loin la plus importante du continent. Est-il raisonnable de penser à l’existence d'autant de places financières en Afrique ?
En Europe, il y a bien plusieurs places financières : Paris, Francfort, Londres, Amsterdam, Genève, Zurich ou Madrid. Il ne serait pas anormal à l’avenir en fonction du développement du continent qu’il y ait ainsi plusieurs grandes places financières en Afrique, dont la nôtre.
Parvenez-vous à capter l’attention de la finance anglo-saxonne tournée traditionnellement vers l’Afrique de l’est, le Nigéria ou l’Afrique du sud ?
Je dois vous dire qu'à notre sujet, ils perçoivent désormais différemment les choses. Des groupes américains notamment commencent à s’intéresser au Maroc et à l’Afrique francophone et surtout s'y implanter. C’est de bon augure.
Quelles sont vos priorités 2015 ?
Elargir au sens géographique le nombre de membres labellisés CFC et accueillir notamment des entreprises asiatiques.
...chinoises ?
C’est au gouvernement de mettre en avant, ce côté porte d’accès du Maroc vers l’Afrique pour ces investisseurs asiatiques. Mais, je peux vous dire qu’il y a déjà des choses en projet avec cette partie du monde.
Propos recueillis par Pierre-Olivier Rouaud
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