Qui réussira à s’imposer comme l’usine du monde de demain ? La course mondiale est lancée. En quelques années, tous les grands pays ont fait de la transition vers des usines plus connectées, plus intelligentes et plus robotisées, la priorité de leurs politiques industrielles. "Tous les pays recherchent le même but et ont une définition similaire de ce que doit être l’industrie du futur", analyse Thibault Bidet-Mayer, auteur d’un benchmark pour la Fabrique de l’industrie sur l’industrie du futur à travers le monde, "mais les actions mises en œuvres diffèrent car elles dépendent de la réalité industrielle de chaque pays".
Chine, Allemagne, Etats-Unis... Dans tous les pays, les actions pour l’industrie du futur s’appuient sur trois piliers : le soutien au développement de nouvelles technologies de production, son déploiement à grande échelle et l’adaptation des compétences rendues nécessaires par ces transformations.
trois piliers
Mais les recettes varient. En Allemagne, gros fabricant de biens d’équipement, l’Industrie 4.0 vise avant tout à maintenir la prééminence du "made in Germany" en soutenant la mise au point de nouvelles technologies.
Même chose en Corée du Sud où il s’agit de résister à la pression de la concurrence chinoise en soutenant le développement de 10 000 usines intelligentes d’ici 2020.
Aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, les usines connectées et la fabrication 3D sont perçues comme les conditions du rebond d’une industrie éprouvée par un long déclin depuis 30 ans. Depuis 2013, les deux pays ont renforcé la recherche sur ces nouveaux modes de production, en créant des réseaux entre instituts de recherche et entreprises.
Les competences, encore En chantier
Et la France dans tout cela ? "Elle est dans une situation industrielle proche des Etats-Unis et du Royaume-Uni, avec un fort déclin de l’industrie et peu de production d’équipements. Elle n’est pas en retard car la mobilisation des acteurs est assez importante même si les choix sont différents", souligne Thibault Bidet-Mayer. Plus interventionniste, la France a davantage mis l’accent sur le soutien aux investissements des PME que sur le soutien à la recherche.
Seul contre-exemple, selon la Fabrique de l’industrie, l’Italie peine encore à prendre le virage de l’industrie du futur. Peu de pays ont pour l’instant investi le dernier pilier, concernant les compétences. "Cette question semble être davantage prise en compte aux Etats-Unis et surtout au Royaume-Uni", estime l’étude. Tour du monde des politiques d'industrie du futur.