Carlos Ghosn reçoit son deuxième salaire annuel (comme depuis plus de 10 ans)
Nissan a attribué hier à Carlos Ghosn sa rémunération de plus d'un milliard de yens, soit 9 millions d'euros, pour l'exercice 2015/2016. De quoi compléter les 7,5 millions d'euros déjà touchés chez Renault. Une situation de cumul des mandats de PDG de deux groupes mondiaux, exceptionnelle dans le monde économique et qui dure depuis plus de 10 ans.
A situation exceptionnelle, salaire exceptionnel... A la fois PDG de Nissan et de Renault, Carlos Ghosn vient de recevoir sa rémunération en tant que patron du constructeur japonais : plus d'un milliard de yens, soit 9 millions d'euros, au titre de 2015/2016 et en hausse de 3,5% par rapport à l'exercice précédent.
Plus de dix ans de double rémunération
Cette somme vient en effet s'ajouter aux 7,2 millions d'euros déjà perçus en tant que patron de Renault. La routine pour Carlos Ghosn, qui cumule cette double-rémunération depuis qu'il est devenu PDG de la marque au losange en 2005, quatre ans après avoir pris les rênes de Nissan. Il est d'ailleurs la première personne au monde à diriger deux sociétés classées au Fortune Global 500, le classement des plus grosses entreprises mondiales.
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Pourquoi le patronat réagit-il maintenant au double salaire de Ghosn ?
Mais au concert rituel de critiques en France, se sont ajoutées celles cette année de ses propres actionnaires et du patronat français. L'assemblée générale de Renault, qui s'est déroulée fin avril, s'était en effet prononcée pour la première fois contre cette rémunération, à plus de 54%. Mais le conseil d'administration avait passé outre cet avis, donnant au gouvernement l'envie de légiférer sur la question en rendant contraignants - et plus seulement consultatifs - les votes sur cette question en AG. Le tout avec l'approbation du patronat français, qui avait tapé sur les doigts du patron cumulard dans un courrier envoyé fin mai.
Pour la défense de Carlos Ghosn...
Au Japon, sa seule rémunération chez Nissan fait sensation. Les salaires des dirigeants n'atteignent en effet pas les mêmes sommets qu'en Europe ou aux Etats-Unis. Akio Toyoda, patron de Toyota, un des premiers constructeurs mondiaux, avait par exemple touché l'an dernier 352 millions de yens, soit 2,7 millions d'euros.
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Pour sa défense, Carlos Ghosn préfère donc plutôt se comparer aux dirigeants américains, comme Mark Fields chez Ford - 18,6 millions de dollars en 2015 - ou Mary Barra, chez General Motors - 28,6 millions de dollars - selon les chiffres collectés par Bloomberg. De quoi pouvoir mettre dans la balance la "juste concurrence" entre les patrons de groupes mondiaux, comme c'était le cas dans le secteur pharmaceutique lors de l'arrivé d'Olivier Brandicourt chez Sanofi.
Nissan sort également d'une belle année, avec des "ventes records" réalisées sur le dernier exercice et un chiffre d'affaires de près de 12 190 milliards de yens (92 milliards d'euros au taux de change retenu par le groupe), et un bénéfice net en hausse de 14,5% à 523,8 milliards de yens (4 milliards d'euros). Finalement une "augmentation" de 3,5%, ce ne serait pas si cher payé !
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