Cap sur Singapour pour Novacarb
Ce sera une première. Le Français Novacap va construire une usine à l'international. Ce sera aussi inédit pour Singapour, qui accueillera sur son sol sa toute première usine de chimie minérale. Le projet de Novacarb, filiale de Novacap et n°2 européen de carbonate et de bicarbonate de soude, consiste à édifier une usine de bicarbonate de soude sur l'île de Jurong. Les capacités envisagées s'élèvent à 70 000 tonnes par an. Elles pourront être portées, si besoin, à 120 000 t/an. La construction va démarrer sous peu, et la mise en service de cette usine, qui évoluera sous le nom de Novabay, est programmée pour le deuxième trimestre 2017.
« Produire du bicarbonate de soude au plus près des marchés asiatiques »
Le montant de l'investissement n'a pas été révélé. Novacarb implantera à Novabay sa technologie propriétaire Bianca, utilisée sur son vaste complexe de la Madeleine, près de Nancy (Meurthe-et-Moselle). Cette implantation singapourienne sera la seconde et la toute première hors de France pour Novacarb, qui pourra produire ainsi du bicarbonate de soude au plus près des marchés asiatiques. Lesquels sont très demandeurs pour ce type de spécialités dans les domaines de la santé, notamment de la dialyse, mais aussi de la pharmacie et de l'alimentation. « Singapour est une localisation stratégique en Asie, que l'on considère comme une plateforme logistique idéale pour servir nos marchés de spécialités dans la zone », ajoute Raymond Sinnah, président de la division Mineral Specialties de Novacap.
VOS INDICES
source
510 -19.94
Mai 2023
Phosphate diammonique (DAP)
$ USD/tonne
161.5 +0.75
Avril 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 20.30 − Peintures Industries
Base 100 en 2015
146.8 -4.49
Avril 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 20.1 − Produits chimiques de base, engrais, Produits azotés, plastiques, caoutchouc synthétique
Base 100 en 2015
Le choix de Singapour ne relève pas du hasard. Au-delà des avantages logistiques, l'île de Jurong ne cesse, année après année, de développer sa chimie. Si la pétrochimie est imposante sur place, la chimie de spécialités s'y implante de plus en plus. On pense notamment à Lanxess et Evonik qui ont récemment construit, et construisent encore, des complexes. Le premier pour ses caoutchoucs, le second pour sa méthionine . Sur place, les utilités, que ce soit pour l'électricité, le gaz ou la vapeur, sont légions. Pour Novacarb, la forte implantation locale de pétrochimistes est aussi un avantage de taille : la disponibilité en CO2. Car l'un des piliers du projet est que l'usine Novabay récupérera du CO2 issu d'unités pétrochimiques voisines pour l'utiliser dans ses procédés de production de bicarbonate de soude. Une solution écologique qui a séduit les autorités singapouriennes, sachant qu'une initiative locale, « Jurong Island version 2.0 », cherche à développer l'activité industrielle de manière plus durable.
Si ce projet singapourien est une première, cette volonté de s'implanter en Asie du Sud-Est n'en est pas une pour Novacarb. Elle date même de 2013, avec un premier projet ambitionné en Thaïlande. Étrangement, quelques semaines après l'annonce, Solvay, leader européen du bicarbonate de soude, s'était lui aussi lancé dans un projet thaïlandais similaire, mais avec des capacités deux fois plus ambitieuses. Projet qui a abouti à la fin de l'été dernier. Début 2014, Novacarb avait relancé la donne en visant toujours une usine thaïlandaise, mais assortie de capacités additionnelles en Australie, le tout aux côtés de Penrice. Sauf que ce partenaire australien n'a pu aller au bout, en raison de sa liquidation judiciaire en août 2014. Malgré tout, Novacarb n'a pas jeté l'éponge et se relance maintenant à Singapour. Si le dicton « jamais deux sans trois » est respecté, cette fois-ci sera sans doute la bonne. Pas sûr que l'on mise sur les dictons chez Novacap, mais le groupe français n'a jamais semblé aussi proche de concrétiser son rêve asiatique.
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