Bpifrance identifie des pistes pour booster l'investissement dans les start-up deeptech
La banque publique Bpifrance présente mercredi 11 mars un livre blanc de l'investissement dans les deeptech. Réalisé à partir d'entretiens avec des capital-risqueurs, ce document met en avant différentes solutions qui permettraient de répondre efficacement aux besoins spécifiques en financement de ces entreprises qui nécessitent du temps long pour grandir.
La création d'entreprises innovantes à forte composante technologique est un objectif essentiel pour répondre aux enjeux industriels d'aujourd'hui et de demain. Cependant, dans le domaine des deeptech plus qu'ailleurs, la capacité d'une entreprise à mobiliser des financements est primordiale pour assurer les différentes phases de son développement, principalement celles de R&D, de prototypage et d'industrialisation.
Le fait que les projets de start-up qui se réclament de la deeptech "aient besoin de plus de temps et donc de capitaux pour grandir, fait consensus", confirme Bpifrance. La banque publique présente ce mercredi 11 mars - dans le cadre de la Deeptech Week - un livre blanc de l'investissement dans les deeptech. Réalisé à partir d'entretiens avec des capital-risqueurs, ce document met en avant différentes solutions qui permettraient d'accroître les montants investis dans ce secteur.
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Favoriser l'émergence de bonnes pratiques
L'un des facteurs d'échec, lors de la phase d'amorçage de la start-up deeptech, réside dans la potentielle incompréhension "entre les mondes de l'entreprenariat et celui de l'investissement", insiste tout d'abord cet ouvrage. Pour faciliter le dialogue entre les parties, les acteurs du VC (venture capital) plaident notamment pour une meilleure formation des jeunes docteurs à l'entreprenariat et "une intégration accrue des profils scientifiques dans les fonds d'investissement".
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Par ailleurs, compte tenu des délais de négociations qui peuvent atteindre jusqu'à dix-huit mois, il conviendrait de favoriser l'émergence de bonnes pratiques et de standards, notamment pour ce qui est de la valorisation des transferts de technologies. Un autre point d'amélioration identifié par les professionnels interrogés par Bpifrance concerne la valorisation des travaux de recherche "qui reste encore à parfaire". Ainsi, il serait préférable "d'indexer les retours financiers dus aux laboratoires sur la réussite de la start-up".
Enfin, toujours pour ce qui est de la période d'amorçage, les investisseurs devraient faire preuve d'une plus grande ouverture au risque car la valorisation d'un projet deeptech "est bien souvent supérieure à celle d'un projet à moindre intensité technologique".
Soutenir le développement de l'équipe
L'étude d'un projet d'investissement dans une start-up deeptech en phase de croissance doit prendre en compte la nécessité pour la jeune pousse de se positionner "sur un marché mondial et en croissance", poursuit le livre blanc publié par Bpifrance. Au-delà de la définition "d'un plan d'actions pour une commercialisation massive à un horizon inférieur à trois ans", il convient notamment d'accompagner la start-up "dans le développement de l'équipe commerciale et de direction". De plus, afin d'assurer la transition entre la preuve de concept et l'industrialisation d'un service ou d'un produit, les fonds interrogés préconisent notamment "d'étendre et d'harmoniser les outils de financement de démonstrateurs et de développer des véhicules de co-investissement spécifiques pour aider à la pré-industrialisation".
Renforcer l'attractivité à l'international
Compte tenu de leur périmètre d'activité, les start-up deeptech doivent rapidement être en capacité de se positionner à l'international, insiste également la banque publique. Un objectif qui passe notamment par "la recherche de talents rares dans différents pays" ou encore "l'adaptation de l'offre aux standards des régions ciblées". Et pour susciter l'intérêt des fonds étrangers, les professionnels interrogés recommandent, par exemple, de mieux faire connaître les avantages liés à l'investissement dans l'innovation en France (ce qu'ils appellent "faire la pédagogie du crédit impôt recherche").
Enfin, l'étude réalisée par Bpifrance aborde la question cruciale des perspectives de "sortie" possibles pour les investisseurs. Constatant, que "les quelques exits réalisés [lors d'acquisitions par des grands groupes], se font souvent à des valorisations plutôt décevantes, de l'ordre de 50 à 100 millions d'euros au mieux", les professionnels du VC consultés jugent nécessaires de renforcer le soutien aux opérations de fusion-acquisition des start-up deeptech par les grandes et moyennes entreprises. Ils conseillent également de développer les compétences deeptech des analystes boursiers.
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