Bpifrance entame son virage vers la deep tech
Après avoir soutenu les start-up du numérique, Bpifrance veut se consacrer aux technologies de rupture. Elle annoncera en janvier le lancement de son plan "deep tech". Intelligence artificielle, biotechs, ou encore stockage de l’énergie... Elle prévoit de consacrer à ces sujets 800 millions d’euros de financement et 1,3 milliard d’euros de fonds propres sur les cinq prochaines années.
Bpifrance veut accélérer dans les technologies de rupture. "Ces dix dernières années, l’innovation a principalement été tirée par le smartphone, avec beaucoup de nouveaux usages qui ont émergé, mais on arrive en fin de cycle", explique Paul-François Fournier, le directeur de l’innovation de Bpifrance. La banque publique veut désormais aller chercher dans les laboratoires de recherche français les innovations de demain. "Nous avons des laboratoires de recherche de top niveau et une industrie du capital-risque très dynamique, souligne Paul-François Fournier. Si on fait se rencontrer ces deux mondes, il y a un vrai enjeu de valeur."
Le plan "Deep tech" de la banque publique sera officiellement présenté le 30 janvier 2019 auprès de tous les acteurs de l’écosystème. Le défi va consister à faire se rencontrer les chercheurs, les investisseurs et le monde de l’entreprise, pour faire émerger de nouveaux projets de rupture. Et pour les faire grandir.
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La stratégie de Bpifrance est déjà au point. En premier lieu, elle veut multiplier les outils pour développer des idées nouvelles. Le réseau des Sociétés d’accélération du transfert de technologies (SATT), dont Bpifrance vient d’obtenir le pilotage, sera mis à contribution. La banque publique veut créer des observatoires de transfert de technologies pour tenter d’améliorer les délais de transfert. Elle vient d’en lancer un avec France Biotech, d’autres suivront sur des thèmes comme l’intelligence artificielle, les cleantech ou les nouveaux matériaux. Un partenariat avec l’Agence nationale de la recherche, des formations à l’entrepreneuriat avec les chercheurs ou encore des financements pour les incubateurs universitaires permettront également de stimuler cet écosystème.
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Bpifrance jouera également son rôle de banquier en débloquant des enveloppes spécifiques pour l’innovation de rupture. En financement d’abord (subventions, avances remboursables, prêts, obligations convertibles), pour faire éclore les projets. Quelque 800 millions d’euros sur 5 ans y seront consacré.
Le financement en fonds propres sera également sollicité. Cette fois, la banque publique veut majoritairement animer le secteur privé, en intervenant en fonds de fonds. Elle a prévu de consacrer 1 milliard d’euros sur cinq ans à l’investissement dans des fonds deep tech existants ou à créer. La moitié de cette enveloppe provient du Programme des investissements d’avenir, l’autre de ses fonds propres. Enfin, 300 millions d’euros seront investis en direct par Bpifrance dans des entreprises.
Un référentiel de la deep tech en préparation
Pour aider les chargés d’affaires de la banque à mieux comprendre les technologies de rupture, la banque va par ailleurs éditer l’année prochaine un référentiel commun. A la manière de celui lancé sur l’innovation en 2015.
Reste désormais à faire émerger des champions nationaux. Les licornes françaises sont encore bien peu nombreuses dans le domaine digital. "Nous sommes confiants sur le fait que certaines vont émerger, assure le directeur de l’innovation. Mais il faut du temps, ce sont des cycles long." Les start-up de la French tech permettent aux grands groupes de se transformer, à l’instar du groupe Legrand lorsqu’il a racheté Netatmo en novembre dernier. Pour la deep tech, le principe sera le même. "Le lien avec les grands groupes sera même encore plus important", assure Paul-François Fournier.
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