BASF se dépigmente
Le projet est encore peu clair mais se présente d'envergure. BASF a annoncé, le 22 juillet, un programme stratégique pour ses activités pigments. En janvier 2016, le géant mondial disposera d'une nouvelle business unit regroupant toutes ses activités et actifs de pigments. Business unit dont le siège devrait être implanté à Ludwigshafen, en Allemagne, où BASF détient son plus vaste verbund (complexe intégré) au monde. Au cours du second semestre 2016, cette business unit sera séparée du périmètre de BASF. Les modalités exactes de ce spin-off ne sont pas encore connues. L'intégralité des employés du groupe allemand affectés aux activités pigments sont concernés par le projet. Au total, il s'agit d'un effectif de 2 500 salariés dans le monde. Et globalement, la future entité Pigments a généré en 2014 un chiffre d'affaires d'environ un milliard d'euros. Aujourd'hui, ces activités sont incluses dans la business unit Dispersions et pigments, qui a affiché des ventes de 3,87 Mrds € l'an dernier. Elle est elle-même partie intégrante de la division Produits de performance de BASF, dont le chiffre d'affaires a atteint 15,43 Mrds € en 2014 (74,3 Mrds € pour l'ensemble du groupe).
«Ce futur acteur se posera ainsi comme l'un des leaders mondiaux des pigments »
VOS INDICES
source
126 -2.33
Avril 2023
PP Copolymère
Base 100 en décembre 2014
161.5 +0.75
Avril 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 20.30 − Peintures Industries
Base 100 en 2015
146.8 -4.49
Avril 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 20.1 − Produits chimiques de base, engrais, Produits azotés, plastiques, caoutchouc synthétique
Base 100 en 2015
D'emblée, ce futur acteur se posera ainsi comme l'un des leaders mondiaux des pigments. L'objectif de la manoeuvre est de mieux focaliser le développement sur les besoins des clients et de mieux s'adapter aux challenges de cette industrie, commentent plusieurs managers de BASF. Ces activités rassemblent des productions de pigments colorés, comme des phtalocyanines, des pigments de haute performance, des pigments azoïques, des pigments à effets, des produits inorganiques, des colorants et des préparations pigmentaires. Ces produits servent de très nombreuses industries comme celles des revêtements et peintures, de l'impression et de l'emballage, ou encore des plastiques.
Au niveau du réseau industriel, BASF n'a rien indiqué. Selon Chemical Week, 13 sites de production seraient concernés par le projet : ceux de Nanjing et Shanghai en Chine, d'Ulsan en Corée du Sud, d'Hartwell, Peekskill, North Charleston et Newport aux États-Unis, de Maastricht aux Pays-Bas, de Ludwigshafen, Besingheim et Cologne en Allemagne, de Monthey en Suisse, et d'Huningue en France (Haut-Rhin). Le site français a subi en 2013-2014 un sérieux plan de restructuration avec l'arrêt des productions d'additifs et la réduction des productions de pigments. Une décision qui avait provoqué la colère des salariés locaux.
BASF ne s'en cache pas. S'il évoque des acquisitions permettant de rendre cette activité solide, il a aussi procédé à de nombreuses restructurations ces dernières années. Depuis l'acquisition de Ciba en 2008, BASF a largement taillé dans cet héritage et rationnalisé ses propres actifs historiques dans les pigments. Avec notamment des coupes dans les régions matures et des investissements dans les zones émergentes, Asie en tête. Récemment, il a annoncé des investissements dans ses sites en Allemagne. Projets dont l'objectif est de se repositionner sur des pigments plus performants et aussi plus « acceptables ». Les pigments qui se retrouvent sous le coup d'autorisation ou menacés par une probable autorisation dans le cadre du règlement Reach semblent de plus en plus personna non gratae dans le périmètre de BASF.