Avec le satellite espion CSO en orbite, la France entame le renouvellement de ses capacités militaires spatiales
Le satellite d’observation optique CSO transmettra des images couleurs haute résolution aux armées. Alors que l’espace devient un nouveau terrain de confrontation, la France va se doter d’une nouvelle stratégie militaire spatiale.
Le satellite militaire CSO-1 (composante spatiale optique, ndlr) a finalement été mis sur orbite par une fusée Soyouz partie depuis le centre spatial guyanais ce mercredi 19 décembre. Le lancement avait été décalé d’une journée suite aux mauvaises conditions climatiques. Deux autres satellites CSO-2 et CSO-3 identiques seront lancés en 2020 et en 2021.
Ce satellite matérialise les nouvelles ambitions spatiales militaires françaises. C’est un bijou de haute technologie dont le prix n’a pas été communiqué. En orbite à 800 Km, il transmettra des images de jour comme de nuit en avec une résolution équivalente à celles prises par un avion de combat. Les armées pourront ainsi exploiter des images couleurs et en très haute résolution avec un effet 3D des zones de conflit ou d’intérêt stratégique.
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Espionnage à 36 000 km d'altitude
L’espace est devenu un nouveau terrain de confrontation pour les grandes puissances militaires. Les grands manœuvres ont déjà démarré. Avec des modes opératoires dignes d’un film de James Bond. Florence Parly ministre des Armées a révélé en septembre dernier à Toulouse la tentative d’espionnage à 36 000 km d’altitude de la part d’un satellite russe qui s’était approché trop près d’un satellite militaire français. A ce jour, c’est le président américain Trump qui a pris l’initiative la plus forte dans ce domaine en annonçant sa volonté de créer une nouvelle force de l’espace, qui deviendrait la sixième branche de l’armée américaine. La France se cherche encore une stratégie militaire spatiale. Le président de la République a confié cette mission à sa ministre des armées.
3,6 milliards d'euros pour renouveler l'arsenal spatial
Le pays y consacre déjà des moyens significatifs. L’armée va investir 3,6 milliards d’euros dans de nouveaux moyens spatiaux sur 2019-2025, soit la prochaine loi de programmation militaire. A côté des satellites optiques CSO, elle va également remplacer ses satellites d’écoute et de renseignement électromagnétique (programme CERES) et ses satellites de télécommunications (programme Syracuse). Au total, ce seront pas moins de 9 satellites militaires qui seront lancés d’ici 2030.
Successeurs des satellites Pleiades et Helios
Les satellites CSO marquent la troisième génération de satellites optiques français. Ils vont succéder aux satellites Helios eux-mêmes ayant pris le relais des satellites Pleiades. Les performances vont faire un bon en avant. "La qualité image est sans équivalent en Europe. Elle résulte d’innovations technologiques dans le domaine de la fabrication du télescope de grand diamètre et des plans focaux", précise la documentation du ministère des armées.
Les satellites CSO seront manoeuvrants : ils pourront s’orienter précisément dans l’espace afin de pointer le plus précisément sur leur cible. Ils permettront de prendre des clichés d’une même zone avec une plus grande fréquence grâce à un taux de revisite plus important. La gamme CSO est assemblée par l’industriel Airbus Defence and Space, maître d’œuvre industriel de ce programme, tandis que Thales Alenia Space fournit l’instrument optique principal, un télescope de grand diamètre. D’une masse de 3,5 tonnes, ils sont conçus pour une durée de vie de 10 ans.
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