Atos/Bull lance Sequana son supercalculateur du futur
En présence d’Emmanuel Macron, Bull a présenté sa nouvelle génération de supercalculateurs Sequana qui atteindra, en 2020, mille fois la puissance des machines actuelles. Un saut technologique, mais aussi, selon le ministre de l’économie, une infrastructure essentielle pour l’économie numérique.
Deux ministres de l’économie pour lancer un supercalculateur : un ancien, Thierry Breton (2005-2007), aujourd’hui PDG d’Atos qui a racheté Bull en 2014, et l’actuel, Emmanuel Macron, venu souligner les enjeux de la technologie de pointe développée par le constructeur informatique français.
Crédits Bull
Les deux hommes se sont exprimés aux côtés d’une rutilante armoire remplie de plusieurs tonnes d’électronique : le premier supercalculateur de la gamme Bull Sequana, dont la feuille de route est d’atteindre en 2020 une puissance de calcul 1000 fois supérieure à celle des supercalculateurs actuels.
Les plus puissants calculateurs réalisent aujourd’hui de l’ordre de un million de milliards d’opérations par seconde (1 petaflops). La machine prévue pour 2020 vise l’exaflops, soit 1 milliard de milliard d’opérations par seconde. Un saut technologique qui repose sur la mise en parallèle de milliers de processeurs Intel de nouvelle génération, mais aussi sur un système d’interconnexion développé par Bull spécifiquement pour atteindre l’exaflops.
A lire aussi : Cinq technos qui vont tout changer
Ce système d’accélération des communications dans l’ordinateur repose sur des circuits spécifiques, les processeurs étant exclusivement dédiés au calcul. Pour faire fonctionner le tout dans des conditions raisonnables, les équipes de Bull ont travaillé à réduire la consommation d’énergie, tout en utilisant un système de refroidissement efficace. Le résultat : à puissance équivalente, le supercalculateur Sequana occupe dix fois moins de place, pèse deux fois moins lourd, et consomme dix fois moins d’énergie que la machine Curie (2,2 petaflops) hébergée actuellement par le CEA, et utilisée pour la recherche en Europe.
Le CEA comme premier client
Le CEA, qui a collaboré au développement de Sequana, est le premier client d’Atos/Bull sur ces machines. C’est d’ailleurs Bull qui fournit la machine Tera 1000 qui évolue aussi vers l’exaflops, et qui est utilisée par la direction des applications militaires du CEA (pour la simulation de l’arme nucléaire, notamment).
"Le supercalculateur est un instrument de souveraineté", a insisté Emmanuel Macron dans son allocution. Et pas seulement pour des raisons de défense nationale. Si de nombreux secteurs industriels sont déjà consommateurs de calcul intensif (automobile, aéronautique, santé, énergie…), la montée en puissance du traitement de données massives (Big Data) va généraliser le besoin en temps de calcul.
"Quand tous les grands acteurs vont avoir besoin de traiter des masses de données, le supercalculateur devient une infrastructure essentielle de l’économie numérique", a affirmé le ministre de l’économie. Une infrastructure qui atteindra par paliers l’exaflops vers 2020. Mais qui ne s’arrêtera pas là.
"Atos/Bull travaille déjà sur une machine à 1000 exaflops", annonce Thierry Breton. Et ensuite ? Ensuite, la technologie sera au bout de ses possibilités, et il faudra passer dans l’ère de l’ordinateur quantique. Bull a une équipe sur le sujet, l’une des rares équipes industrielles à travers le monde.
Thierry Lucas
Atos/Bull lance Sequana son supercalculateur du futur
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
Réagir