Agricool lève 4 millions d'euros pour cultiver ses fraises en ville
Agricool développe des containers dans lesquels sont produites des fraises en atmosphère contrôlée. La start-up veut installer 75 containers en région parisienne cette année pour continuer d’affiner sa technologie et son business model. Avant de démultiplier son concept.
La jeune pousse n’a qu’un an d’existence. Mais elle a déjà tapé dans l’œil de plusieurs investisseurs. Agricool a levé 4 millions d’euros auprès de business angels, de Daphni, le fonds d’investissement spécialisé dans l’amorçage, et de The Family, l’accompagnateur de start-up.
La promesse d’Agricool a de quoi faire envie. Les deux fondateurs, Gonzague Gru et Guillaume Fourdinier tous deux fils d’agriculteurs, ont décidé de cultiver des fraises dans des containers maritimes recyclés, sans pesticides et en utilisant 90 % moins d’eau qu’une culture traditionnelle. Des fraises bio ayant du goût. Le tout, placé au cœur des villes. La start-up répond à la volonté de plus en plus marquée de manger mieux et plus local.
VOS INDICES
source
Les premiers fonds levés
"On a démarré en construisant un container à deux dans la cour de la ferme des parents de Gonzague, se souvient Guillaume Fourdinier. Puis nous avons posé notre premier container à Paris Bercy le 15 octobre 2015."
Le concept fait rapidement parler de lui. Et les investisseurs s’y intéressent. La start-up, qui a intégré The Family, lève des fonds rapidement auprès de business angels pour assurer le développement de sa technologie. Elle utilise pour les Accords d’investissement rapide (AIR) imaginé par The Family, qui permettent d’obtenir des fonds très rapidement, sans paperasse, en bloquant la valorisation mais en remettant le transfert d’actions à plus tard.
"Cela nous a permis de passer plus de temps sur l’exécution que sur les papiers", souligne Guillaume Fourdinier. Agricool obtient près de 500 000 euros avec des AIR, qui lui permettent de recruter de nouveaux talents et de peaufiner le fonctionnement de ses containers.
Un fort contenu technologique
La start-up agricole est avant tout une entreprise technologique. Les containers intègrent de nombreux équipements pour contrôler l’atmosphère intérieure, le taux de CO2, la température, l’irrigation, la lumière, etc. En tout, un container équipé coûte 85 000 euros, dont seulement 4000 euros pour le container vide.
Des deux fondateurs du début, Agricool est passée à 30 personnes aujourd’hui. Avec notamment des agronomes qui développent les conditions de culture, et des ingénieurs qui optimisent le design des containers. Tous avec pour objectif d’optimiser le rendement. Le premier prototype de container installé à Bercy produisait une barquette de fraises par jour, le quatrième prototype, encore en construction, devrait en produire autour de 60.
Continuer de recruter
La levée de fonds bouclée ce mois-ci va permettre d’accélérer le processus. La start-up prévoit d’installer 75 containers en région parisienne cette année et de produire 91 tonnes de fraises. Son effectif va suivre, et passer à environ 55 personnes fin 2017.
Et ce n’est qu’un début. Si le modèle d’Agricool fonctionne, il peut se démultiplier rapidement en France et à l’international, mais aussi sur d’autres types de fruits et légumes. "On va se concentrer d’abord sur ceux qui n’ont plus de goût, souligne Guillaume Fourdinier. On nous réclame des tomates !"
A terme, Agricool envisage de franchiser son concept pour couvrir du terrain le plus rapidement possible. La start-up garderait la maîtrise de la technologie, notamment en surveillant à distance l’agronomie à l’intérieur des containers, et de la distribution en passant des partenariats avec des distributeurs. Les franchisés s’occuperaient de la récolte et de la vente.
"Nous sommes entrés dans une phase de levée de fonds permanente", estime Guillaume Fourdinier, qui continue de rencontrer régulièrement des investisseurs. Le modèle nécessite en effet beaucoup de capitaux pour fonctionner. Mais le jeu en vaut la chandelle. "Chez The Family, on nous dit que le potentiel est illimité, remarque le cofondateur. Si cela fonctionne, on installera des milliers et des milliers de containers…"
L’argument convaincant
Agricool réussit déjà à produire des fraises dans ses containers. Si elle réussit à prouver des rendements récurrents, elle peut rapidement démultiplier son modèle.
Agricool en chiffres
Chiffre d’affaires : pas encore
Effectif : 30 personnes
Montant de la levée de fonds : 4 millions d’euros
Investisseurs : Daphni, The Family, business angels dont Henri Seydoux (fondateur de Parrot), Jean-Daniel Guyot (fondateur de Trainline).
Secteur : agriculture
Agricool lève 4 millions d'euros pour cultiver ses fraises en ville
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
Réagir